Hier, Simon m’avait concocté un super dîner pré transfert avec rien qu’un plateau d’huîtres ! Il sait que j’en suis friande et espère bien que j’en serai privée durant ces prochains mois…

Aujourd’hui, c’était donc notre premier transfert d’embryon congelé (TEC), ou vitrifié pour être exact. Tenant compte de notre éloignement, la docteur Espoir avait calé notre transfert en fin de matinée. Sympa de sa part. Nous avons pris nos précautions en montant dans un train (ha ha ha) précoce, histoire de ne pas se prêter aux aléas de nos amis SNCF et RATP. Un transfert, ce n’est pas le genre de rendez-vous qui supporte le retard. Nos amis se sont tenus correctement, tout s’est goupillé « royal au bar ». Nous avons eu le temps de prendre un petit déjeuner dans une brasserie non loin de la clinique, avec à la clé une petite expérience sociologique puisque nous avons pu observer de près une espèce emblématique du quartier : les enfants gâtés du baby-boom prenant leur café en se demandant à quoi ils allaient bien claquer leur blé amassé durant les 30 glorieuses. Bref, au moins ces gens-là sont distrayants, même si c’est à l’insu de leur plein gré.

Rébus

Je n’avais pas super bien dormi cette nuit, craignant que notre petit pingouin ne survive pas à la décongélation. « Pas d’appel, bonne nouvelle », que je me disais ce matin en regardant mon téléphone toutes les 2 secondes. L’actualité politique de la matinée nous a permis de maintenir à distance notre stress.

Direction la clinique avec un arrêt au stand paperasse vite expédié. La secrétaire du docteur Espoir m’avait donné les consignes « vous venez avec votre boîte de progestérone, votre compagnon et la vessie pleine ». « La vôtre de vessie » m’avait-elle précisé. Elle m’avait remis un papier avec tout ce que je devais apporter le jour J. En le lisant à tête reposée, je m’étais rendue compte qu’elle avait oublié de marquer « Coin-coin » dans sa liste. Nonobstant, aucun risque que je l’oublie celui-là !

Bref. Nous voilà à l’étage PMA et en sortant de l’ascenseur, nous tombons sur la Doc Espoir elle-même en tenue de combat ! Elle nous accueille avec le sourire puis une dame du laboratoire vient nous installer. La dame nous explique que la décongélation de notre blasto s’est bien passée (triple ouf) et qu’il est « très beau ». Et là, je me suis rengorgée, super fière de notre petit pingouin.

Intervention de l’éditeur de ce blog : Mais pauvre Momone, tu perds tout sens critique ! Tu ne t’attendais quand même pas qu’elle te dise « ah ah salut les les looseurs ! L’embryon est super moche, z’avez aucune chance que ça marche, mais je l’enfourne quand même, histoire d’avoir fait un truc de ma matinée ! ah ah ».

Réponse de Simone : ben justement, c’est un peu ce qui nous est arrivé lors du dernier transfert à Tataouïne… J’en avais d’ailleurs parlé à l’époque ici.

Dans la salle du transfert, le lavabo se déclenche tout seul de temps en temps. « Cela doit être un supplice pour vous qui avez la vessie pleine » me dit en rigolant la doc Espoir. « C’est bien l’illustration que la PMA c’est le parcours du combattant » que je lui ai répondu. Nonobstant mon ton bravache, je n’en menais pas large.

Bon, je vais vous éviter la comparaison avec mes transferts précédents, on ne tire pas sur une ambulance. Mais l’atmosphère était très calme et positive. Grande première pour nous, il a été réalisé sous contrôle échographique : c’est très émouvant de voir cette petite bulle se déposer dans mon utérus. Je lui ai demandé si elle n’avait pas oublié de déposer également un panneau indicateur pour que l’embryon ne prenne pas le mauvais chemin cette fois-ci. « Oui » a t-elle répondu : « ici, squat autorisé ! ».

Elle nous a donné les principales consignes : continuer le traitement (patchs d’œstrogène, aspégic, corticoïdes, vitamines, utro), pas de rapports sexuels d’ici la prise de sang, pas de coca, pas de café, par de port de charges lourdes. Elle a laissé traîner ces trois derniers mots et pendant une micro-seconde, j’ai compris : « pas de porc ». Même pas surprise, je suis prête à tout pour que cela marche. Si elle me demandait d’avaler tous les jours au petit-déjeuner une portion de canard aux orteils, je le ferais sans barguigner.

Puis elle nous a remis la paperasse de sortie et l’ordonnance pour la prise de sang. Je refuse d’y penser à ce stade, chaque chose en son temps.

Sortis de la clinique, nous avons retraversé Paris pour une nouvelle séance d’acupuncture, Simon étant de la partie cette fois-ci. L’acupuncteur a pris le temps de discuter avec nous, nous interrogeant sur notre niveau d’angoisse, mon sommeil difficile, etc. C’était vraiment chouette de ne pas être seuls avec ces questions après le transfert et d’avoir un autre regard médical sur notre aventure.

Il nous a expliqué que le transfert d’un seul blasto avait 35 % de chances d’issue positive et que l’acupuncture pouvait donner 5 à 10 % supplémentaires. Évidemment, nous sommes preneurs de tous les coups de pouce possibles.

Il m’a mis des aiguilles un peu partout, à un moment j’ai ressenti une chaleur sur le côté gauche du ventre, il m’a dit que c’était signe que ça travaillait dans mon utérus.

*****

Au début, je ne voulais pas donner de petit nom à notre embryon afin de ne pas trop se projeter. Mais en passant en métro à la station Edgar QUINET, celui-ci s’est imposé comme une évidence 😉

Les dés sont jetés : à part prendre correctement mon traitement et suivre les consignes, je ne peux rien faire d’autre. A Edgar de voir s’il décide de squatter. Ou pas.

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Un grand merci à tous, blogueuses et lecteurs de l’ombre pour vos messages de soutien très précieux !

153 commentaires sur « Edgar à toi si tu ne t’accroches pas ! »

  1. Il est adorable ton Simon !
    J’aime bien cette station Edgar Quinet qui me rappelle des bons souvenirs 😊
    Maintenant on croise pour une belle accroche 🍀🍀🍀
    Continue à prendre soin de toi chère Simon

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  2. Oh purée Simone j’en peux plus !!!!! Quelle combattante tu fais ! Tu continues de m’impressionner ! Je croise fort fort les doigts les mains les bras les jambes les pieds les orteils ! Et juste une question peut être un peu bête : ils n’essayent pas d’en transférer 2 d’un coup ? Il me semble qu’ils faisaient ça avant mais sans doute que ça ne donnait pas de bons résultats..

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  3. Merde à vous !! (en toute politesse bien sûr), l’attente est l’étape la plus dure je trouve (surtout quand elle s’accompagne d’hyper stimulation) . Vous avez eu un beau blasto c’est super, même frais mes embryon étaient toujours jugés « bizarres » par les biologistes (sympa ça donne espoir le jour du transfert quand tu vois sa gueule déconfite). Et nous n’avons eu qu’un seul Tec les 3 autres ayant été perdus à la décongélation (lysés comme dit Dieu lui même !) mais bon nous avons eu droit au miracle des miracles celui qui arrive une fois par cercle d’amie qui connaît une amie qui connaît une meuf… Le petit miracle s’est incrusté tout seul dans mon utérus après 6 ans de galère, 1 coelioscopie, 1 endometriose stade 4, 0 grossesse, 2 Fiv, 2 tec ratés, et bcp de psychologie, thérapeutes, blabla… et tout ca juste avant de commencer la 3 ème fiv (nous l’avons appris la veille du nouveau traitement) alors je te souhaite une excellente nouvelle aussi, que 2017 soit une putain d’année pour les infertiles 💙

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  4. Simone, j’y crois à fond les ballons pour toi. Je le sens bien. Je te sens sereine.
    Un transfert qui se passe bien sous contrôle écho en prime, un TEV, toussa, ça me rappelle des (bons) souvenirs alors j’espère que ça te portera chance autant qu’à moi 🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀🍀

    Message privé à l’attention d’Edgar : tous les indicateurs sont au vert. Sois au rendez-vous et accroche-toi !

    Je croise fort fort Simone. Des pensées positives jusqu’à toi ! ✨

    PS : Café, coca, sexe, ok mais BOIS DU JUS D’ANANAS bord*l !!!

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  5. Je croise fort fort pour Edgar ! 🍀🍀🍀🍀
    Et je t’envoie du soutien pour les prochains jours d’attente , ce sont les plus durs.
    Plein de bisous. 😘😘

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  6. J’adore ton humour dans toutes les situations !
    J’aurais pu tout faire après transfert aussi. Je faisais le plein de noix fraiches et d’ananas frais : + efficace que le jus apparemment. Si il fallait manger des cailloux pendant 15 jours, je l’aurais fait !
    Edgar, tu es au meilleur endroit qu’il soit. Trouve toi une place pour les 9 prochains mois et tu rencontreras des parents aimants et patients. Ils t’aiment déjà fort.

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  7. Arhhfff Y a plus qu’à.
    Ça me donne juste envie de chialer, les émotions ne sont jamais loin.
    Ça doit être les évocations, du train, du bistrot avant d’aller voir le doc espoir.
    La totalité du corps et de l’esprit, de la vie toute entière tournée vers cet espoir. Sans aucune certitude.
    Y a plus qu’à attendre

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  8. Eh ben dis donc c’est la grosse rigolade dans cette clinique ! Contente que tu aies enfin eu droit à une prise en charge bienveillante. On envoie toutes les ondes positives qu’il se doit à Edgar ! 🍀🤞🍀🤞 Quant à toi, rien à faire que pas réussir à pas y penser pendant ces longs DPO à venir. L’espoir va vaciller mais garde bien le cap et fais-lui confiance. Bonne couvaison Momone et gros bisous 💚

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  9. On croise un Max pour Edgar! Mais il faut lui promettre que s’il reste et qu’il s’avère être un mal tu lui trouveras, avec l’aide du padre naturellement, un prénom non empreinté à une station de métro parisienne 🙀😜😘

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  10. Bonjour Simone, je te lis depuis quelque temps et je voudrais te remercier pour tes posts très détaillés sur la GEU. Malheureusement je suis en train de vivre la même expérience et tes billets m’ont beaucoup aidé.
    Je te souhaite beaucoup de chance pour la suite!

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    1. Bonjour Laura, je suis désolée de savoir que tu subis à ton tour cette épreuve. Je te souhaite beaucoup de courage, dis toi que les jours meilleurs viendront… Tu vois, il y a un an jour pour jour j’étais à la clinique à cause de cette GEU et en un an de l’eau a coulé sous les ponts. Tu as tout mon soutien !

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