Simone s’enfonce avec volupté vers l’indignité

Après 9 années d’attente à idéaliser la maternité, suivies de quelques semaines de lectures d’ouvrages de puériculture et de consultation de sites spécialisés, le tout ponctué de RALC de compétition sur la difficulté d’élever des enfants, Simone a eu LA REVELATION : si le mieux était de devenir une mère indigne ?

Ce questionnement est vite apparu comme une nécessité impérieuse : pour le bien d’Edgar, pour le bien de son couple et pour son bien à elle.

La sagesse, le réalisme et la paresse m’ont fait bien vite renoncer à une carrière de « maman instagrameuse » avec un enfant toujours beau et propre dans un décor toujours propre et beau.

Aussi, depuis quelques semaines, je m’entraîne à me dépouiller de toute velléité d’avoir des principes et je baisse mon niveau d’exigence dans tout un tas de domaines.

Qu’on se le dise : Momone qu’on a connu si propre sur elle, avec une vie bien rangée et des avis tranchés sur beaucoup de chose s’apprête à devenir punk.

Parce que zut alors.

Avant / Après

1/ truc de foufou : à part les deux bodies achetés après l’écho du 2ème trimestre, nous n’avons acheté que des vêtements d’occasion à Edgar. Le reste nous fut donné ou acheté dans des brocantes. Itou pour le matériel de puériculture. Pire : j’ai lavé les fringues et les ai plié et rangé sans même les repasser ! (Vous ai-je déjà entretenu de mon amour des piles de linge bien repassées ?). D’ailleurs, il y a même des vêtements que j’ai moi-même portés il y a 36 ans. Vintage ou radinerie ? le débat est lancé !

2/ décision qui passe mal : j’ai décrété que je ne voudrai aucune visite à la maternité (sauf celle de Simon, hein). Parce que le défilé des proches qui me gonflent depuis des années avec des RALC involontaires sur l’infertilité et depuis quelques mois avec des RACL assumées sur la fertilité, non merci.  Et pour la période de retour à la maison, ne seront acceptés que ceux qui viendront pour me concocter des bons petits plats et pas seulement rester cutés sur le canapé à admirer la merveille pendant que je risquerai mes sutures d’épisiotomie à leur servir boissons et accompagnements. Mettons cette phase de misanthropie aigüe sur le dos des hormones (qu’elles sont pratiques celles-ci).

3/ acte choquant : j’ai décidé que ce bébé ne serait pas baigné tous les jours. Parce que zut alors, ça risque de me gonfler de le déshabiller tous les jours pour le coller dans une bassine en plastique pleine d’eau alors que ça s’trouve il va pas aimer ça. (Je rassure les services sociaux qui pourraient tomber sur mon blog : oui, j’ai de l’eau chaude, oui, j’ai du chauffage, juste je vois pas l’intérêt de récurer tous les jours un petit bébé). Autre argument choc : il paraît que Louis XIII n’a pris que deux bains dans sa vie, et ça ne l’a pas empêché de réussir professionnellement, non ? Et toc !

4/ non décision : je vais essayer de l’allaiter mais si ça me fait mal ou me fatigue de trop, eh ben, on passera illico au biberon. Parce qu’avec 10 semaines de congé post-natal j’estime ne pas avoir le temps de me prendre la tête avec un allaitement qui ne se passerait pas bien. Et puis, je pourrai repicoler plus vite.

5/ résolution : mollo sur le ménage. J’ai lu quelque part que c’était mauvais pour un bébé de grandir dans un univers aseptisé car, pas confronté aux microbes et autres saletés,  cela affaiblissait ses défenses immunitaires. Je m’engage à tenir cette résolution dans le temps.

6/ renoncement : vive la tétine ! Tant pis, je préfère sacrifier mon budget orthodontie de dans 13 ans à une relative tranquillité dans les mois qui viennent.

Bref, il s’agit pour moi de devenir indigne pour mieux conserver ma dignité et me concentrer sur ce qui sera vraiment important pour Edgar : une mère la plus sereine possible qui soit réellement présente avec lui.

38 SA demain, j’ai hâte de confronter mon absence de principe à la réalité !