Edgar s’accroche

Ce matin c’était le 2^ème dosage, 4 jours après le premier positif. Le suspens était à son comble : taux en baisse ou taux en hausse ? Ayant l’expérience de la baisse, j’avoue ma nette préférence pour la nouveauté, c’est-à-dire la hausse.

Histoire de faciliter le quotidien, je ne suis pas à Tataouïne ces jours-ci, ce qui me permet d’élargir mon panel en matière de « tourisme médical » et qui pimente un peu l’existence. D’ailleurs, si je n’avais pas un peu de pudeur (si si, il m’en reste nonobstant ces années de PMA), je vous raconterais comment l’autre jour, j’étais à deux doigts de m’enfourner de la progestérone dans un train.

Pour ce 2^ème dosage, j’étais à la fois confiante et complètement flippée. Confiante car les symptômes sont présents depuis une dizaine de jours : seins tendus et douloureux, douleurs utérines et grosse fatigue. D’ailleurs, je deviens maso : j’ai mal partout et j’adore ça. Je me réveille le matin crevée, douloureuse et avec le sourire.

Flippée car je ne cesse d’analyser ces symptômes. Comment ne pas confondre une coulée d’utrogestan avec l’arrivée des règles ? (ce billet est maso ET dégueu). Par force de caractère, je me suis fixée une limite : ne pas aller aux toilettes plus de 2 fois par heure. Quand j’ai une réunion de 2h, je vous cause pas la torture psychologique. Ce week-end, je me suis vue à la limite de fondre en larmes parce que j’ai eu l’impression furtive d’avoir «moins mal aux seins » que 5 minutes auparavant. Je me suis rassurée 3 secondes avec mes douleurs abdominales puis me suis dit que cela pouvait tout à fait être annonciateur de l’arrivée des règles. Bref, je passe mes journées à me toucher les seins (oui, même en réunion devant tout le monde, mais j’essaie de faire discrétos quand même) et à être contente d’avoir mal au bide.

N’étant pas disponible pour aller chercher les résultats sur internet, c’est Simon qui s’y est collé : il a passé une heure à rafraîchir la page du site internet du labo (vite, une statue pour cet homme qui a risqué un trouble musculo-squelettique de l’index) pendant que j’avais un déjeuner professionnel. D’ailleurs, c’est marrant, ce déjeuner, c’était à peu près la même configuration que dans mon rêve de l’autre nuit. J’étais placée en face du big boss, sauf qu’on a moins rigolé et qu’il n’y avait pas de canard aux orteils au menu.

A un moment, j’ai senti mon portable vibrer et je l’ai sorti en mode « un instant, je surveille les cours de la bourse ». Message libérateur de Simon :  « 570 ! Ne picole pas ! smiley cœur smiley bonhomme content ». Alors j’ai souri bêtement et j’ai rempli mon verre avec de l’eau. Tout en hochant la tête aux remarques pleines d’esprit de mes convives (surtout de mon big boss, il est vraiment très intelligent), j’ai calculé que le taux avait plus que quadruplé en 4 jours et que donc c’était bien.

A un moment le big boss a aussi sorti son portable et a envoyé un SMS avec l’air très affairé. Si ça se trouve, il causait de son prochain examen de la prostate.

Résumé des courses : j’ai mis un pied sur la première marche, je peux encore me faire bousculer et retomber sur le quai. Mais pour monter dans le train, il faut bien commencer par monter une marche.

Évidemment, je ne réalise pas, pour mon cerveau, c’est juste une expérience de plus dans le cadre de mes aventures pmesques.

Je dois refaire un dosage jeudi matin, encore 2 dodos avant la prochaine étape.

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MERCI MERCI MERCI de vos messages de soutien durant cette attente, vous êtes formidables !