Simone porte ses enfants dans son cœur depuis des années. Filles ou garçons, elle ne sait pas à quoi ils ressemblent exactement mais là n’est pas la question. Ils ont tous les âges, ils ont tous les styles, ils ont tous les caractères, ils sont. Elle se les imagine les porter, les faire naître, s’occuper d’eux, jouer avec eux, discuter avec eux, les guider dans la vie. Elle voit leur père leur transmettre ses goûts, ses passions, s’occuper d’eux à merveille. Elle rêve sa famille.

Avec plus de 8 ans d’attente au compteur, les enfants que je porte dans mon cœur sont plutôt un car les espoirs de famille nombreuse ont fondu comme la banquise du pôle Nord sous le réchauffement climatique. Dommage, c’est tellement triste un enfant unique.

Justement, parlons en de cet enfant. Lui aussi se projette certainement sur les parents qu’il voudrait mais qu’il n’a pas encore puisqu’il n’est pas certain d’exister lui-même un jour (vous me suivez ?).

A force de gamberger, j’en suis venue à la conclusion que je lui foutais les glandes à cet enfant. Depuis le temps qu’il m’observe, il a dû conclure en son fort intérieur que ce n’était pas une bonne idée de pointer le bout de son nez ici et maintenant.

Bon. Que faire? Je ne vais pas l’enguirlander, cela ne ferait que l’éloigner encore plus.

J’ai essayé, le plus objectivement possible, de dresser les « motifs de fâcherie » de cet enfant qui s’acharne à ne pas venir.

  1. Il flippe sa mère de voir que je prends du plaisir à m’occuper du linge, à le repasser et à faire des piles nickel chrome ;
  2. Il trouve que Simon et moi sommes bien puérils à nous courir après dans toute la maison pour savoir qui aura le droit de boulotter le dernier carré de chocolat de la tablette ;
  3. Ça le débecte d’avance de passer ses week-end au musée, et en se fadant la visite guidée qui plus est ;
  4. Il ne se voit pas rouler en Citroën ;
  5. Il ne rigole pas aux jeux de mots foireux que Simon invente au quotidien pour me dire qu’il ramène le pain ;
  6. Il trouve cela naze qu’on n’ait pas de micro-onde. Ni de sèche-linge. (Peut-être vous ai-je déjà entretenu de mon plaisir à étendre le linge sur un fil ?) ;
  7. Il ne veut pas être tataouïnais, trop la honte ;
  8. Il a les boules de rester tout seul entre ses deux vieux parents, il veut l’assurance d’avoir des frères et sœurs à peu près de son âge.

Voilà des pistes de changement à explorer.

Alors, d’accord, nous allons y réfléchir.

Mais pas maintenant car une énorme pile de linge  à repasser m’attend.

repassage
Je suis TA MÈRE !

53 commentaires sur « Et si je lui foutais les glandes ? 8 motifs de fâcherie »

  1. C’est des toutes petites facheries de rien du tout ça, on va commencer par lui offrir des lunettes à cet enfant ca va l’aider ! Et le point 2 c’est fun car il gagnera sans doute pas à la course mais aura de bons arguments pour obtenir avec facilité le dernier carré de chocolat.
    Sinon j’ai été tataouinaise et je m’en porte pas trop mal….

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  2. « Dommage, c’est tellement triste un enfant unique. » C’est tellement mon état d’esprit… Je pense surtout que cet enfant sait d’ores et déjà tout l’amour qu’il pourra avoir. Même s’il doit faire une croix sur le dernier carré de chocolat !

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  3. Il est tout en tendresse ton post et me fait monter les larmes aux yeux.
    Je crois fort en tes petits pingouins qui t’attendent sur leur banquise.
    Des bécots Simone
    (Ps: tu crois que c’est une maladie la touquette du linge? Ranger du linge tout beau tout propre c’est un truc qui me réconforte et je peux laver l’armoire entière rien que pour ce plaisir la 😱)

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  4. Ah ah, ton obsession du linge 😂

    Plus sérieusement, j’ai également revu mes objectifs à la baisse… Issue d’une fratrie de 4, je me voyais avoir à mon tour 3 voire 4 enfants… Même si je trouve cela un peu triste sans doute, je me réjouirai largement et amplement de la venue d’un enfant… Et me rassure parce qu’il aura déjà 4 cousins et cousines… 😶
    Gros bisous 😘

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  5. Tu sais je pensais comme toi au sujet des enfants uniques, que c’était « bien triste ». Et puis j’en ai rencontré qui n’en ont pas du tout souffert (et même qui ont aimé l’être, ce qui n’est pas forcément toujours facile à assumer d’ailleurs) et puis je me suis rendue compte que les grandes fratries ce n’est pas toujours la joie (là je te parle de la mienne mais d’autres aussi). Je pense maintenant qu’il n’y a pas de configuration familiale idyllique et que pour être heureux et sans non plus tomber dans le fatalisme, il faut apprendre à aimer sa vie telle qu’elle est et ne pas regretter la vie telle qu’elle aurait pu être et je suis sûre que toi et Simon avez les armes pour transmettre ça à votre enfant.
    Je t’embrasse très fort Simone

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  6. Moi vous me faites bien rire, il y a bien un enfant quelque part que ça fera bien marrer aussi 😉 Quant à l’enfant unique, comme FIV+4 je connais des enfants uniques et heureux de l’être (même adulte) et des fratries qui se déchirent depuis toujours… alors j’ai décidé d’arrêter d’être triste pour notre futur enfant qui ne sera qu’un. Gros bisous

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  7. Je ne sais plus quel praticien de médecine parallèle m’avait dit que les enfants choisissaient leurs parents, paroles qui me donnaient envie d’hurler de colère et de douleur. Les enfant battus, ignorés, maltraités, sont-ils maso pour choisir deux mêmes leur bourreau?
    Je trouve ça très culpabilisant. Que penser quand on a jamais eu s’accroche? Et une fc? Et une geu ?
    Bref, c’était la parenthèse « je suis française donc je râle » 😁
    Moi je trouve que tes 8 motifs de fâcherie sont autant de motifs pour vous choisir de toute urgence.
    Je crois fort en hope, je crois fort en vos petits pingouins… Et je crois très fort en toi Simone, car je n’ai pas besoin de te rencontrer pour savoir que tu es une très belle personne et que tu seras une maman géniale.
    Derniere parenthèse, la « je me la Pete » : j’ai du bol, je me bats pour du chocolat noir et l’homme pour du chocolat au lait. On ne plaisante pas avec le chocolat… 😁

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  8. Je suis sûre que vos pingouins ne pensent qu’à venir vous rejoindre pour de bon, en plus tu fais le repassage et ça c’est trop la classe! (ici le fer à repasser moisit au fond du placard) Et pour les enfants uniques, on fera des regroupements d’ex-PMettes pour les vacances, ça leur fera toute une bande de copains 😉 Bisous Simone, j’y crois pour toi & Simon ❤

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  9. J’ai toujours rêvé d’avoir 2 enfants. On a toujours transféré deux embryons en espérant des jumeaux car comme toi, en voyant les années défiler, je ne voyais plus que 1 grossesse possible. Puis il n’y a eu qu’un embryon qui s’est accroché. Enfin !
    Notre puce nous comble de bonheur depuis 8 mois. Et elle a l’air tellement heureuse. Notre famille est au complet.
    Juste avant cette énième fiv, j’ai fais de l’hypnose. La dame m’a dit: c’est bien de créer des embryons grâce à la médecine, mais si il n’y a pas d’âme, l’embryon ne peut pas s’accrocher.
    Ça a fait tilt ! On a travaillé sur cet accueil d’embryon dans mon utérus. Et notre miracle est arrivé. Amélie
    Vous ferez de merveilleux parents. Et une âme attend que ça de venir dans votre foyer. Il faut l’aider à trouver le chemin. Impossible que tu lui foute les glandes ! J’adore ton humour, ta plume…

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  10. « Dommage, c’est tellement triste un enfant unique. » Pardon mais quelle phrase terrible, définitive et… fausse. Pourquoi toujours culpabiliser les parents (et les enfants) avec ce genre de déclarations ? Il n’y a pas de famille idéale, pas de « famille type » qui rende heureuse à tous les coups, ça n’existe pas. Or notre société impose un modèle (en général: papa + maman + enfant 1 + enfant 2 ou +) et depuis Pétain, le mythe de la « famille nombreuse = famille heureuse » est maintenu, alors même que les névroses, les dépressions, etc. se retrouvent dans ces familles, comme partout.
    Par ailleurs, il y a un problème bien réel dont on ne parle jamais parce qu’il est tabou: la surpopulation. Nous serons bientôt 10 à 11 milliards d’humains sur Terre or celle-ci ne sera pas capable d’assumer une pression aussi forte. Qui sait comment l’humanité s’en sortira quand nous serons aussi nombreux avec des ressources naturelles complètement épuisées ?

    Ma fille est enfant unique et c’est un choix. C’est une enfant vive, drôle, épanouie. Et du fait qu’elle soit enfant unique, elle sait se faire des amis partout où elle passe, elle n’a aucune peur d’aller vers les autres. Peut-être qu’elle regrettera de ne pas avoir eu de frère ou de soeur mais peut-être pas (comme c’est le cas de l’un de ses parents). En tout cas, je lui apprendrai que les modèles de vie qu’on lui impose partout ne sont pas un gage de bonheur et que chacun doit imaginer sa famille « élargie », au delà des limites parents + enfants.

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  11. Simone, je te lis depuis longtemps en silence et j’espère sincèrement que ton ou tes bébés trouveront très vite le chemin de votre maison à toi et Simon.
    Tu es une plume fine et intelligente et je suis touchée par ce que tu nous livres sur ton blog. Je te perçois comme incroyablement courageuse (mais a-t-on le choix ?) et aussi très lucide avec une grande capacité à prendre du recul. Tu es une auteure que j’admire, en fait.
    C’est sans doute pourquoi, moi aussi, j’ai été touchée par la phrase « c’est tellement triste, un enfant unique ». Parce que je suis, depuis peu, la maman d’une petite fille qui restera sans doute l’unique.
    Et ça me fait de la peine pour elle, que, par défaut, les gens s’attendent à ce qu’elle ait une enfance triste. Elle n’y est pour rien et nous non plus. Et nous ferons tout ce que nous pourrons pour que cette situation ne lui pèse pas (avec des vieux parents, en plus).
    Il y a un dicton qui dit « les amis sont la famille qu’on se choisit », et pour moi c’est vrai, je suis plus proche d’ami(e)s que de mon frère. Ma fille n’aura pas ce point de comparaison, mais de tout mon coeur j’espère qu’elle aura une enfance heureuse et des amis auprès de qui elle trouvera complicité et affection.

    Je te souhaite le meilleur très vite.

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    1. Bonjour Sundance, je te remercie beaucoup de ton commentaire. La PMA m’ouvre l’esprit et m’a fait changer sur pas mal de chance…dont mon modèle de famille idéale. Je serais donc comblée de bonheur si je pouvais être mère d’un enfant, d’un seul enfant 😉

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