FIV 3 – 1er bilan à la mi-temps : 10 changements qui ont pu faire la différence

Ils partirent à beaucoup beaucoup de spermatozoïdes, 20 ovocytes, puis 15 embryons à J2 qui se transformèrent  à 5 blastos devant le congélateur : 3 J5 et 2 J6. Tout mettre en culture prolongée a généré beaucoup de pertes, mais l’objectif était de vérifier que nos embryons pouvaient aller au-delà de J3.

on n’arrête pas le progrès

Ces premiers résultats marquent incontestablement un progrès par rapport aux 2 FIV précédentes (on ne parle même pas ici des IAC, hein, pas la peine de remuer la tronçonneuse) :

• FIV 1 : 9 ovocytes avec 4 embryons à J2, dont 2 transférés et aucun congelé
• FIV 2 : 6 ovocytes avec 1 embryon à J3 et aucun congelé

Rançon du succès : j’ai beaucoup de mal à me remettre de la ponction. Le Dr Espoir me suit chaque jour au téléphone : je mesure avec un mètre de couturière les progrès du dégonflement de mon ventre tous les matins et je m’injecte du Loven*x tous les soirs. Comme je suis en arrêt, je me repose et je me repose.

Même si je suis très flagada, le moral est bon (rapport au résultat susmentionné). Comme le dirait la voisine de la cousine de la boulangère : « on fait qu’est-ce qu’on peut avec qu’est-ce qu’on a ». Ce à quoi la charcutière rétorquerait certainement qu’il « suffit de se lever le matin pour y arriver ». Oui, c’est complètement débile, j’aimerais tant les faire se rencontrer toutes les deux. En attendant, je me lève tard et ce rythme me convient bien.

Je suis très satisfaite d’être allée voir ailleurs pour tenter autre chose. La partie est encore loin d’être gagnée, mais je reprends espoir.

Outre le nombre d’ovocytes recueillis et d’embryons formés, c’est la première fois que nous avons des blastos et des pingouins et par conséquent des TEC en perspective. Ce qui est une bonne nouvelle car quand comme moi, on n’a jamais eu de pingouins, une FIV = un échec = une chance en moins. Désormais, à raison d’un blasto transféré à chaque fois, on peut même dire que j’ai 5 échecs devant moi tranquillou qui ne compteront que pour une seule tentative. Cette idée m’apaise énormément, pour la première fois, j’ai l’impression que je n’ai pas à lutter contre le temps qui passe.

Comme, il n’y aura pas de transfert tout de suite, je peux me permettre de souffler un peu et de dresser un bilan à la mi-temps de cette FIV 3. Je vais établir ici la liste des faits nouveaux par rapport aux tentatives précédentes qui peuvent expliquer la meilleure récolte en nombre et en qualité.

Attention, je ne prétends pas savoir ce qui a fait la différence (peut-être est-ce tout simplement dû au hasard), je vais simplement décrire ce qui a changé.

1/ Nouveau médecin

J’avais déjà évoqué dans un billet précédent les bienfaits de l’infidélité médicale dans mon parcours de PMA. Nous avons bénéficié d’un œil neuf, et sacrément compétent l’œil en question. Qui plus est, le Dr Espoir étant empathique, elle nous considère comme complètement acteurs des soins, elle nous explique les options et nous laissent décider. Ben, c’est sacrément agréable de ne plus être considérés comme des gamètes sur pattes.

2/ Nouveau diagnostic

Le Dr Espoir nous a fait faire tout un tas d’examens non réalisés jusqu’à présent malgré notre parcours (ça me rend dingue quand j’y pense). Alors forcément, quand on cherche, on trouve. Donc adieu l’infertilité inexpliquée et place aux explications.

3/ Nouvelle stratégie

Dès lors que l’on sait que j’ai de l’endométriose, de l’adénomyose et un utérus mal tapissé, forcément la stratégie diffère. Ou plutôt, j’ai eu l’impression que pour la première fois, il y a vraiment une stratégie, on ne s’est pas contenté de jouer la FIV aux dés. La Doc nous a expliqué qu’il ne servait à rien de transférer dans la foulée de la ponction car c’était l’échec assuré (ne pas penser au temps perdu, ne pas penser au temps perdu…).

4/ Nouveau traitement

Je vais pouvoir rédiger le guide Michelin des traitements de stimulation : puregon, décapeptyl, gonal, menopur, provames, pergoveris, orgalutran… Force est de constater que le trio provames – pergoveris – orgalutran a bien marché.

5/ Des vitamines pour nous 2

Pour la 1ère fois, on nous a prescrit un cocktail de vitamines à prendre chaque jour : conceptio pour moi et procrelia pour Simon. Et si cela faisant partie des tout petits trucs qui augmentent les chances d’avoir des gamètes de qualité ?

6 / Nouveaux échographes

Dans mon ancien centre PMA, les écho étaient réalisées par les sages femmes dans l’unique objectif de compter les follicules. Ayant du aller dans des cabinets à Tataouïne ou à Paris, je suis tombée sur des échographes qui ont vu mon endométriose (!) et ont pris le temps de regarder endomètre et follicules. J’ai eu l’impression que ces années de contrôles échographiques ont compté pour du beurre.

7/ Un laboratoire d’analyse parisien

Autre fait significatif : lorsque j’ai fait mes contrôles à Tataouïne, le Doc Espoir n’en comprenait pas les résultats car selon elle, il y avait des discordances entre les clichés et les prises de sang. D’après elle, c’est dû au labo de Tataouïne qui ne dispose pas des machines dernier cri et dont les résultats sont forcément moins précis. Or, m’a t-elle expliqué, des analyses très fines permettent d’ajuster au mieux le déclenchement…. et donc d’optimiser la fusion des gamètes, j’imagine.

8/ Changement d’alimentation

J’attends encore quelques semaines d’avoir plus de recul pour rédiger un billet sur le sujet. Depuis le mois de juin, nous avons tous les deux modifié profondément notre alimentation. Et si cela avait eu un impact sur la santé de nos gamètes ?

9 / Repos

Mes précédentes tentatives ont plutôt eu lieu en cours d’année. Cette FIV 3 a démarré après les vacances d’été durant lesquelles je me suis particulièrement bien reposée le corps et l’esprit. Même alors que je devais me lever super tôt pour les contrôles, je n’avais pas cette sensation de fatigue permanente.

10/ Plus angoissée mais moins stressée

J’ai connu durant les traitements de réels moments d’angoisse fondamentale dont l’objet était notre capacité ou non à obtenir des blastos. Ceci dit, j’étais moins stressée au quotidien car reposée et décidée à lâcher prise au boulot. La nouvelle organisation induite par cette FIV parisienne m’a aussi aidée à me détacher du quotidien et à m’investir mieux dans les traitements.  J’ai ainsi pu profiter des jours de congés et des trajets en train pour me faire des séances d’auto-hypnose quasi tous les jours.

Je rentre donc aux vestiaires plus sereine mais toujours concentrée sur la 2ème (2nde ?) mi-temps. Reste à savoir quand l’arbitre en sifflera le début…