Si certaines apprennent le chinois pendant leur grossesse, d’autres emmènent leurs follicules au musée. Voilà le credo des PMettes : avoir toujours un temps d’avance. L’infertilité donnant le temps d’intellectualiser à loisir ce désir d’enfant, Simone  est convaincue que l’éducation doit s’appréhender dès le plus jeune âge. Après le fameux « tout se joue avant 5 ans », voilà le « tout se joue avant la ponction ». Montessori n’a qu’à bien se tenir, les follicules de Momone sont au taquet.

Me revoici donc dans les quartiers mal famés de Paris à traîner mes ovaires pour des rendez-vous de suivi de stimulation de cette FIV 3. Le lever à 4h30 pique un peu, mais c’est pour la bonne cause. Le petit quart d’heure en vélo pour aller à la gare est plutôt plaisant, j’adore assister au réveil d’une ville. Le trajet vers Paris est passé vite car j’en ai profité pour terminer ma nuit.

Je suis sortie du métro à une heure suffisamment matinale pour croiser le petit personnel de l’Ouest parisien. Après la prise de sang, le spectacle fut bien différent, c’était l’heure de l’arrivée à l’école des rejetons des autochtones. Plutôt violente la scène, symboliquement parlant. Je ne m’y ferai jamais à cette réalité sociale là : j’en reste coite, la bouche ouverte, limite si je ne touche pas les gens pour vérifier qu’ils sont bien vrais. En fin d’après-midi les nounous remplacent les parents pressés, ainsi va la vie chez « ces gens-là ». Vraiment dommage que ces enfants soient enfermés dans ce ghetto si loin de la vraie vie.

Nonobstant ces considérations, le tourisme sociologique n’était pas le premier but de ma visite, qui était rappelons-le, de tendre le bras et d’écarter les cuisses.

Entre deux rendez-vous, Coin-coin, mes follicules et moi avons atterri au musée Marmottan. Point de photos à vous montrer car l’interdiction était absolue voyez-vous. Nonobstant Néanmoins, je vous conseille vraiment l’exposition du moment « Hodler, Monet, Munch ». Au-delà du caractère extraordinaire de la réunion de tant de chefs-d’œuvre, les tableaux impressionnistes me procurent sérénité et apaisement. Et c’est pas du luxe tant la Momone flippe sa DNLP de ne pas avoir de blastos.

Sinon, nous sommes aussi tombés nez-à-nez au détour d’une rue sur ça :

Oui, c’est une chèvre. Et un canard.

Une fois arrivée au cabinet du Dr Espoir, j’ai eu l’immense plaisir de trouver dans la salle d’attente une copinaute, ce qui a rendu l’attente beaucoup plus agréable. Mon nom a fini par être appelé : comme les dernières fois, la Dr Espoir fut directe et efficace. Résultat des courses après l’échographie : mes follicules grandissent bien. J’y veille : mens sana in corpore sano.

Puis, j’ai repris le train dans l’après-midi vers ma province, un podcast d’auto-hypnose dans les oreilles, histoire de détendre un peu mes follicules qui avaient bien mérité de la patrie. Rebelote dans deux jours, ce qui me laisse le temps de choisir la prochaine destination culturelle.

40 commentaires sur « Simone cultive ses follicules »

  1. Finalement ça a du bon ce suivi sur Paris ! Enfin je sais pas… je sais que moi à chaque fois que j’y vais et que je dois prendre les transports en commun je me demande comment font les gens pour ne pas se suicider en masse, je ne pourrais jamais vivre là bas. Bisous

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  2. Bah dis-moi, il en voit du pays le Coin-coin ! Sa petite tête en plastique doit déjà être bien remplie. J’espère que tu lui as bien expliqué que non, contrairement à ces rejetons des quartiers riches, il n’aura pas un smic d’argent de poche quand il sera grand soit l’équivalent de ce que gagne le petit personnel qui se lève tôt (hors prime de nuit, si toutefois ça existe encore dans 10 ans) !!!

    En tout cas, ça te fait une sacrée journée. Ce soir, tu vas tomber raide dans ton lit !
    Contente que tes follicules se portent bien, c’est un bon début….continuez sur votre lancée pour être juste à point !

    Courage pour le prochain lever tôt, le traitement, fatigue, toussa toussa ! Pour le tourisme culturel en revanche, vous vous débrouillez très bien tout seuls, toi et Coin-coin !
    Bisous

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  3. Encore une bonne idée de musée. Merci Simone de cultiver les parisiennes (de l’Est, viens à l’Est tu verras les enfants sont normaux!)
    Je commence à croiser pour que ces beaux follicules continuent sagement leur croissance et je continuerai jusqu à ce qu ils deviennent de beaux blasto 🍀🍀🍀 je t embrasse bien fort

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  4. Ma pauvre, cela te fait vraiment des longues journées … et je suppose que tu dois poser des RTT pour cela ? Ou tu fais jouer la nouvelle loi travail ?
    En tout cas tu as bien raison de t’en mettre plein les mirettes dans les musées parisiens …
    Nous on continue à croiser pour que tes follicules continuent à bien se cultiver. 🙂
    Bises !

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  5. Ta description du ghetto ouest-parisien me rappelle l’époque où j’allais à feu-l’IUFM dans ce coin là. Moi aussi j’étais fascinée par les sorties d’école. (L’année d’après j’ai été mutée dans une banlieue dite « sensible » de l’Essonne. Le grand écart)
    Je suis contente de lire que tu arrives à jongler entre tes agendas professionnel et PMesque, et je croise pour que cette culture intensive de tes follicules te donne des jolis fruits/blastos.

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