On avance, reste à savoir vers quoi

Nous avons reçu deux courriers de l’hôpital, chacun un, dont l’objet était « facture ». Il s’agissait de régler « les frais d’envoi et de reproduction » (sic) avant de recevoir enfin nos dossiers médicaux. Le nombre de pages est détaillé ainsi que le prix de la photocopie par page. Cela suppose qu’une secrétaire a récupéré nos dossiers et compté le nombre de pages. Mon dossier est beaucoup plus volumineux, pourtant, c’est pour Simon que la facture est plus salée. Stoïques, nous avons ignoré la contradiction et renvoyé aussitôt nos chèques. J’aime bien quand c’est pour les hommes que c’est plus cher, la taxe bleue en somme. Y’a plus qu’à faire marcher la photocopieuse et mettre sous plis. Vazy facteur, on compte sur toi maintenant.

Nous avons été assez pris par l’organisation de notre planning d’examens prescrits par le docteur Espoir. Certains peuvent se faire à Tataouïne, d’autres obligatoirement à Paris. Nous nous sommes appliqués à constituer des dossiers et sous dossiers. On se fait régulièrement des briefing sur ce qui est fait/ ce qui reste à faire comme si on était des généraux à la tête d’une armée pour dégommer DNLP.

Les prises de sang de bon matin, c’est du connu, de l’habituel, de la rigolade. Nous n’avons pas les résultats des caryotypes qui sont envoyés directement au docteur Espoir, c’est la règle. Les premiers résultats ont montré que j’avais un problème de thyroïde, je vois mon médecin généraliste bientôt sur le sujet. J’attends encore d’autres résultats dont l’AMH. Désormais, tout le monde me connaît au labo, les gens sont très sympas. J’ai même l’impression que la boulangère se décoince à mon endroit. L’autre matin, elle a esquissé un tic qui laissait présager la possibilité du concept de l’émergence d’un sourire. Ou c’est qu’elle était ballonnée.

Bon point : je suis très contente d’en avoir terminé (pour cette fois-ci) avec la mammographie. Cet examen me terrifie, je crois que c’est celui que je déteste le plus. Je préfère encore l’hystérosalpingographie, c’est dire. J’étais très stressée avant et encore plus pendant. Comme à chaque fois que je dois répéter mon histoire familiale de cancers du sein et on me regarde avec l’air de dire : «  eh ben, c’est chargé, z’avez pas de bol Simone ». C’était long, j’ai dû rester presque 2 heures sur place. Tout d’abord, la mammographie en elle-même, puis l’attente de l’interprétation des clichés et puis l’échographie (des seins, oui) où chaque rictus du médecin est sur interprété. J’ai eu le temps d’organiser mes funérailles dans le détail avec la liste des invités, la musique et tout et tout. Verdict : tout va bien, en plus d’avoir des seins magnifiques, ils sont exempts de toute masse suspecte. Remballez la musique et les invités, rendez-vous dans deux ans pour la prochaine.

Ensuite, j’ai eu un coup de stress pour le combo : prise de sang à J3 (ou J2 ou J4) + échographie à J3 (ou J2 ou J4 mais le même jour que la prise de sang) + hystéroscopie entre J 10 et J14. Si les deux premiers peuvent se faire à Tataouïne, le 3^ème doit obligatoirement se tenir à Paris. J’avais un peu laissé tomber le mois de mai à cause des ponts et me projetais sur juin. Obligatoirement juin car notre prochain rendez-vous avec le Dr Espoir est en juillet. Le problème c’est que mon mois de juin est blindé de réunions importantes où ma présence est obligatoire puisque c’est moi qui mène la danse. Tout cela me stressait énormément. Finalement, au lieu d’arriver la veille du week-end de Pentecôte, les spotting se sont annoncés le dimanche et mon J1 a débarqué le mardi. Branle bas de combat pour trouver les rendez-vous. C’est Simon qui s’y est collé car j’étais retenue en réunion toute la journée avec impossibilité de passer des coups de fil. A lui les joies de se taper les pages jaunes de Tataouïne pour coller une écho à J3 ou J2 ou J4 dans un créneau ou je pouvais m’absenter. Quand son SMS « mission accomplie » est arrivé, j’étais au summum de la joie. Bordal, j’avais l’impression d’avoir décroché une sacrée victoire. Et puis le souvenir de ce qu’implique une écho endo à J3 m’a bien vite calmée.

Je me suis donc retrouvée dans un centre écho que je n’avais jamais pratiqué jusqu’alors. Un médecin très sympa, doux et prévenant. Il m’a posé des questions sur notre parcours, s’est montré désolé de la grossesse extra-utérine. Il a voulu connaître la liste des examens prescrits par le Docteur Espoir et a opiné à l’énumération. Quand je cause, j’aime quand on opine, ça m’encourage. Bref, cette écho abdo et endo a duré longtemps. Il a trouvé un petit truc qui justifierait d’adapter les traitements lors de la prochaine FIV. Cela ne m’a pas du tout découragée, bien au contraire. La perspective de sortir de l’infertilité inexpliquée me rassurerait presque tant j’ai l’impression d’avancer.

Je vais donc à Paris la semaine prochaine pour l’hystéroscopie. Du coup, j’ai pris la journée complète avec au programme :  écartage de cuisses le matin (coucou le lecture libidineux) et musées l’après-midi. C’est dommage, Simon y va pour ses examens le lendemain (spermogramme et échographie testiculaire), nous n’avons pas réussi à accorder les créneaux. Mais n’en demandons pas trop.

Après, il ne me restera plus que l’IRM pelvienne de détection de l’endométriose. (Message de service à DNLP : je m’en passerai très bien).

Ainsi, nous saurons fin juillet si nous sortons ou pas de l’infertilité inexpliquée et ce vers quoi le docteur Espoir nous oriente pour la suite.

D’ici là, les semaines vont vite passer, peut-être même que le beau temps s’installera. Cette période d’attente pleine m’encourage, les choses avancent. Reste à savoir vers quoi.