Lécher avec application et veiller à ne pas tomber fin fous

Vous n’en réclamiez pas, vous en avez certainement rien à secouer mais je vous en donne quand même : des nouvelles de notre plainte auprès de l’hôpital à la suite de ma GEU.

AVERTISSEMENT : si vous êtes sujets à la phobie administrative, surtout ne lisez pas ce qui suit, cela peut être dangereux pour vous. Car vous êtes fragiles.

Voici à quoi on s’occupe depuis 6 semaines :

• mi-mars : on envoie un courrier de plainte au médiateur + copie à notre gynéco PMA
  • donc si vous suivez bien on envoie 2 courriers
• quelques jours après :
  • on reçoit un courrier du gynéco nous demandant le compte-rendu d’hospitalisation de GEU à la clinique « pour comprendre  » (sic lol)
  • on reçoit un courrier du médiateur nous disant qu’il a reçu notre plainte et qu’il demande des info au gynéco (lol)
  • donc si vous suivez bien, on reçoit 2 courriers
• très vite ensuite : on transmet le dit-compte-rendu au gynéco + copie au médiateur
  • donc si vous suivez bien, on envoie 2 courriers
• plus de 2 semaines après : on n’a toujours pas de nouvelles mais on fait un courrier au médiateur pour se rappeler à son bon souvenir et lui demander copie de nos dossiers médicaux
  • donc si vous suivez bien on envoie 1 courrier pour 2 demandes
• après plus d’une semaine d’attente : on reçoit chacun un courrier nous disant que pour traiter notre demande, nous devons transmettre une copie de nos pièces d’identité (imaginons qu’en fait c’est pas nous et que toute cette histoire d’infertilité, c’est juste pour de rire). Et qu’ensuite on nous enverra un courrier (à chacun d’entre nous?) pour nous dire combien on devra payer au titre des frais de reproduction (sic lol) et d’envoi et qu’ensuite on nous enverra nos dossiers médicaux. Le courrier nous explique que tout ça c’est en vertu d’une loi de 2002.
  • donc si vous suivez bien, on reçoit 2 courriers et on nous en promet 4

Avec tout ça, nous sommes devenus des sacrés lécheurs d’enveloppes et de timbres.

Nous sommes bien braves : on s’applique à rédiger des courriers factuels et courtois. Si on nous demande un document, on l’envoie, si on nous en demande un autre, on l’envoie. On fait des efforts sur les timbres : prêts à faire la queue à la Poste pour en avoir des beaux. Tout convaincus que nous sommes que ça va mettre nos interlocuteurs dans des bonnes dispositions pour être gentils avec nous.

Braves, certainement, mais ce dernier courrier nous a donné des idées. Et si on cherchait à nous décourager?

Peut-être que je vois le mal partout. Mais je ne comprends pas pourquoi les choses ne peuvent pas être plus simples et plus fluides. Et pis j’aime pas quand l’administration méprise les usagers. Et pis j’aime pas payer tout ce papier et tout ces timbres.  Je dois être un peu radine en fait.

Et puis c’est pas comme si on n’avait que ça à faire. On travaille tous les deux, notre suivi PMA à Paris génère la mise en place d’une sacrée logistique et on aimerait aussi des fois penser à autre chose (sic lol).

Alors quand il a fallu répondre pour dire que oui oui voici la copie de nos cartes d’identité et on attend votre courrier pour nous dire le prix des photocopies et on vous enverra le chèque correspondant et après vous ferez les photocopies et peut-être qu’un jour vous penserez à nous répondre sur fond… et ben tout d’un coup le style est devenu moins factuel et poli. Notre plume s’est faite moqueuse.

Pas de bol, je me suis rendue compte que ma carte d’identité est périmée depuis l’année dernière.Je me voyais déjà devoir la faire refaire avec encore des queues, des timbres et de demandes polies à la mairie. Soupirs.

Mais en fait non car un décret de 2013 en prolonge la validité sans qu’on ait besoin de les refaire. Parce que l’administration veut faire des économies. Alors je me suis dis que j’avais une sacrée veine (sic lol).

Bande de petits veinards, je vous reproduis (sic lol) ci-dessous ledit courrier.

 

                                                                                                                                                     Tataouïne, ajourd’hui

Objet : note demande de dossier médical – réclamation quant à la prise en charge d’une grossesse extra-utérine

Monsieur le Directeur,

En réponse à votre courrier du xxx avril 2016, vous trouverez ci-joint une copie de nos pièces d’identité. Afin de ne pas semer les graines de la discorde quant à la date de validité de la carte nationale d’identité de Madame, nous vous renvoyons au décret n° 2013-1188 du 18 décembre 2013.
Si vous aviez pu nous indiquer le montant des frais de reproduction et d’envoi que vous laissez à notre charge, cela aurait permis d’éviter des échanges stériles et du temps perdu. Et surtout des dépenses de timbres.
Quoi qu’il en soit, nous avons bien noté que le décret n° 2002-637 du 29 avril 2002 vous donne un délai de 8 jours pour nous répondre.
Par ailleurs, nous vous rappelons que nous sommes toujours dans l’attente d’une réponse sur le fond à notre courrier du xx mars 2016 relatif à notre réclamation auprès du médiateur sur la prise en charge d’une grossesse extra-utérine à la clinique xxx. Vous nous aviez indiqué demander des précisions au Docteur XY. L’impétrant s’est aussitôt tourné vers nous pour obtenir le compte-rendu d’hospitalisation à la clinique xxx. Nous nous sommes bien vite mis au garde à vous et lui avons transmis ce document dès le xx mars 2016. Le temps de racheter des timbres.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Directeur, en l’assurance de notre plus profond respect et nous espérons que nos échanges à venir seront féconds.

Simone ATTEND                                                                                                    Simon ATTEND AUSSI

PS : Si une loi, un décret ou une circulaire ne l’interdit pas, vous pouvez nous envoyer les deux dossiers médicaux dans une même enveloppe. Cela fera des économies d’enveloppe. Et de timbre. Et ce sera plus simple pour le facteur. En ces temps de vaches maigres, c’est toujours ça de gagné.

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Bon, on en garde sous le pied quand même. S’ils continuent à nous balader, on risque d’avoir l’envie de passer à la vitesse supérieure.