C’est un fait : l’infertilité prend beaucoup de place dans ma vie. Beaucoup trop. Évidemment, ce blog est un miroir grossissant : consacré à l’infertilité, il me conduit à approfondir le sujet et à échanger avec des copinautes dans la même situation que moi. Paradoxalement, le temps que j’y passe contribue plutôt à me détacher des aspects les plus envahissants car il m’aide à me sortir de mon vécu à moi.
Ces derniers temps, je constate que les copinautes qui ont réussi à monter dans le train évoquent leur nouvelle vie « sur la pointe des pieds » de peur de blesser. Cette délicatesse est tout à leur honneur mais elles devraient se sentir libres d’écrire. Ailleurs, je suis triste de lire certains commentaires très durs sur des « PB-C1-pénibles » que nous connaissons tous dans notre entourage. C’est beaucoup le cas dans des groupes Facebook soi-disant « d’entraide ».
Ma vie et ma personnalité ne se résument pas à l’infertilité. D’autant plus qu’à de rares exceptions près, notre entourage n’est pas au courant. Cette double vie me permet de me projeter dans d’autres sphères et de mettre mon chagrin à distance.
Cette situation me rend très triste, parfois désespérée. Le soir, la nuit, il m’arrive d’avoir des crises de sanglots qui me mettent littéralement à terre tant je ne vois pas d’issue positive. L’infertilité est un drame personnel. Si je suis convaincue qu’une partie de la solution réside dans la mobilisation collective et la prise de conscience que le sujet est politique, le chagrin que nous pouvons tous ressentir est bien là et il s’attaque à nous individuellement.
Il y a des jours où je n’ai pas la force de lire les billets des copinautes enceintes ou ayant accouché, où je ne réponds pas aux appels des copines avec enfant, où j’ai juste envie de me planquer sous une couverture.
Cependant, cependant, cependant…
L’infertilité n’est pas l’alpha et l’oméga de ce que je suis. Considérer toutes choses à travers le prisme de l’infertilité nous enfonce dans nos problèmes et peut nous amener à déraper.
Quand je lis des articles de presse sur les femmes Yézidies, sur les migrants qui meurent en pleine mer, sur les lycéennes nigérianes, je relativise mon « drame personnel ». Attention, j’ai toujours su que ce n’était pas parce que je finissais mon assiette que les petits enfants africains m’en seraient reconnaissants.
Dans un contexte franco-français, il y a des mères qui rêveraient certainement d’avoir ma vie : j’ai un amoureux, un toit, un travail, je suis en bonne santé…
Et, là j’en viens au titre de mon billet.
Sur la blogo, il m’arrive d’approuver des billets ou des commentaires évoquant la bienveillance car je sais que ce terme est évoqué dans une acception positive sans arrière-pensée méprisante.
Or, tolérance et bienveillance n’ont jamais été trop mon truc.
Il ne s’agit pas de blesser les mouches mais se dire que la précision des mots que nous employons a son importance.
Je tolère ou je suis bienveillante avec des idées ou des gens qu’au final je ne considère pas comme mes égaux mais comme des petites choses fragiles qu’il faut protéger, ou des choses et des gens que je me contente de supporter (comme un fardeau).
Oui, il y a des gens qui m’agacent quand ils mettent (à mon avis) trop en avant leur bonheur parental. Toutefois, ils ne sont pas que cela (= des parents) et je ne suis pas que cela (= l’infertile de service).
Alors, plutôt que d’être bienveillante (dans le sens condescendante) et de tolérer (c’est-à-dire supporter) leurs histoires, j’essaie de les envisager comme des êtres complexes, de respecter ce qu’ils sont profondément. C’est à mon avis un prérequis nécessaire pour engager de vraies discussions.
Il en va de même pour l’éducation des enfants ou le management : je trouve ce discours autour de la bienveillance profondément gnangnan voire dangereux. Comme j’ai peu l’occasion de développer mes vues sur l’éducation (ben voui, j’y connais rien, je n’ai pas d’enfant, je « ne peux pas comprendre »), évoquons donc le sujet sous l’angle managérial.
Le discours qui en appelle à la bienveillance avec les salariés – heu pardon… les collaborateurs – est au final méprisant. Un salarié a des droits et des devoirs, il est acteur d’un rapport de forces et en cela éminemment respectable. Le patron c’est le patron, le salarié c’est le salarié. Chacun joue sa partition dans ce vaste jeu de rôles qu’est le monde du travail. A un collaborateur, on nie toute velléité de prendre sa part dans un rapport de forces puisqu’on est potes entre patron et « collaborateurs », alors la vie est belle, tape m’en 5 et repars bosser mec. Les rôles sont volontairement floutés et c’est le salarié qui se retrouve floué. La soi-disant bienveillance que l’on exerce à son endroit neutralise sa capacité à se représenter en tant qu’acteur réel du rapport de forces.
A la bienveillance et la tolérance, je préfère la laïcité et le respect qui instituent des égaux.
Ces notions créent un espace a-dogmatique de liberté où nous sommes libres de débattre, d’échanger des idées et des arguments. Dans cet espace, nous sommes de purs esprits, débarrassés de nos déterminismes sociaux, sexuels, religieux, philosophiques et politiques. Nous pouvons alors nous sortir de nous-mêmes pour discuter et débattre de toute chose, sans avoir à sur-réagir à des paroles ou des actes qui nous blessent parce qu’ils s’attaquent à une petite partie de nous-même.
- Ma collègue enceinte de son 2ème est mon égale et digne de respect. Elle n’est pas une petite chose fragile à qui on ne doit pas confier de dossiers.
- Ma collègue qui a mon âge, deux enfants et un cancer est mon égale et digne de respect. Je discute avec elle pour savoir comment elle souhaite organiser son emploi du temps dans les mois à venir.
- Ma copine qui revendique haut et fort ne pas vouloir d’enfants car « elle n’aime pas les nains » est mon égale et digne de respect. Si je sors de moi-même, je peux arriver à engager une discussion sur ses choix de vie et lui expliquer que ses mots peuvent me blesser.
- Ma tante qui parle de son avortement en rigolant est mon égale et digne de respect. Si je sors de moi-même, je peux mieux comprendre pourquoi elle a fait ce choix.
Alors bien sûr, cette construction intellectuelle est un idéal qu’il est parfois difficile d’atteindre. Toutefois, il faut se forcer à « penser contre soi-même » comme dit Régis DEBRAY.
Qu’on soit bien d’accord, hein, j’ai du mal à m’appliquer cette hygiène intellectuelle à tout moment. Étant naturellement impulsive, il m’arrive d’avoir des « crises de franchise » avec certaines personnes et de prononcer des paroles qui ne favorisent pas le débat serein.
On pourra arguer que nous sommes parfois face à de vrais cons/vraies connes et que pourquoi ce serait à nous de toujours faire des efforts ?
Ok. On passe alors nos journées à se bastonner et à se lamenter ?
Je trouve plus constructif d’expliquer pourquoi on n’a pas envie d’entendre du matin au soir des récits de grossesse ou de bébés, de suggérer que l’on pourrait aussi parler d’autre chose.
Penser contre soi-même, c’est quoi quand on est une PMette?
C’est se dire que la femme enceinte qui caresse son ventre béatement devant nous a peut-être/peut-être pas eu un parcours difficile, qu’elle a peut-être/peut-être pas connu des épisodes de vie compliqués comme tout un chacun. C’est se dire que la cousine qui nous raconte son avortement n’était pas prête à avoir un enfant et que c’est une chance que ce droit existe en France.
En tant que PMettes ou ex-PMettes, nous voulons ou alors nous aurions tant voulu avoir un enfant c’est bien parce que nous souhaitons nous inscrire d’une certaine façon dans la société. Justement, contrairement aux C1, nous avons un peu le temps d’intellectualiser notre quête et de réfléchir à pourquoi une vie avec enfant nous paraît préférable à une vie sans enfant. J’ose penser que nous allons au-delà de la simple pulsion animale de vouloir copuler pour se reproduire.
Alors pourquoi s’attaquer à des femmes enceintes ou à leurs bébés ?
En tant que lectrice de Charlie Hebdo et de Siné Mensuel (même si je lis plus volontiers ce dernier), je suis assez fan d’humour noir, de dessins et de textes trash. Je suis souvent heurtée à la première lecture mais cela débouche alors sur une réflexion. Il faut parfois savoir se sortir de soi-même et ne pas tout prendre en fonction du bout de notre lorgnette à nous.
Mais attaquer pour attaquer tout simplement parce que nous on n’a pas d’enfant… cela amène à quoi?
Je comprends l’humour (même noir) s’il a pour objectif de faire réfléchir et/ou de mettre à distance notre peine. Je trouve cependant étonnant d’attaquer gratuitement ce que nous souhaitons au plus profond devenir. Il y a un côté malsain, pervers qui me met profondément mal à l’aise.
Voilà, c’est dit.
Que c’est fatiguant de penser contre soi-même…
Alors toi, que tu penses avec toi même ou hors de toi même, t’es vraiment une chouette personne qui me plait beaucoup.
J’aimeAimé par 1 personne
oh, merci Zapette 😉
J’aimeJ’aime
bravo Simone pour cet article ! !
J’aimeAimé par 1 personne
merci Annmy!
J’aimeJ’aime
Vous êtes plusieurs à l’intérieur de Simone et vous sortez parfois ?? Mais c’est génial ça !!!
J’aimeAimé par 1 personne
disons qu’on est assez pour se faire un trivial pursuit à nous toutes
J’aimeAimé par 1 personne
Quand tu dis que tu ne peux pas trop t’exprimer sur l’éducation ça me fait cogiter un peu. Je pense qu’on a le droit d’avoir un avis et même qu’on peut avoir un avis intelligent sur des sujets qu’on ne maîtrise pas « au quotidien ». De toutes les manières si on ne parlait que de ce que l’on connaît on ne discuterait pas de grand chose (enfin je parle pour moi hein toi t’es culturee c’est différent). Nos avis peuvent être plus ou moins construits et évoluer avec notre vécu.
Le truc c’est peut être d’arriver à le faire sans être dans le jugement de l’autre. C’est peut être la partie délicate du truc…
J’aimeJ’aime
oui, tu as raison, c’est vachement dur de ne pas tomber dans le jugement et de rester sur les faits, uniquement les faits. Sur l’éducation, j’ai plein d’idées qui ne demandent qu’à être éprouvées par la réalité 😉
J’aimeJ’aime
merci pour ces considérations de fin de weekend ….hautement philosophiques …et toujours un style impeccable! je suis admirative…même si pour moi, les notions de bienveillance et tolérance sont importantes…mais je pense que cela dépend fortement du sens et de la définition que l’on donne à ses mots !!!
concernant le comportement à tenir en face d’une femme enceinte ou maman, c’est pas simple, j’ai pris beaucoup de distance vis à vis de certaines amies, et mon « militantisme » du moment serait de revendiquer le droit de parler sans gêne de mon vécu de femme infertile au même titre qu’une femme puisse parler de ma maternité ou parentalité sans gêne également!!! vaste programme!!! si vous avez des idées…
J’aimeAimé par 3 personnes
Merci Fée Clochette! tu as tout à fait raison : c’est le sens que l’on donne aux mots qui compte. Quant à la liberté de dire ce que l’on pense, c’est justement ce que je revendique, à la précaution près de créer cet espace a-dogmatique pour ne pas s’emprisonner soi-même dans certains déterminismes… et ne pas se faire piéger par les autres.
J’aimeAimé par 1 personne
Merci pour ce très joli article. J’ai été blessée par
J’aimeJ’aime
Fausse manip, désolée…
Je disais que j’ai été blessée en lisant certains commentaires. Sans vouloir revenir là dessus, je trouve très juste ta positon et, en tant que lectrice des mêmes delicieux journaux satiriques que toi, si j’aime l’humour noir, j’ai du mal ave la haine / méchanceté gratuite.
Je suis d’accord avec toi aussi concernant tes réflexions sur les mots bienveillance et tolérance, surtout ton passage tellement vrai sur les fausses relations patron – employé que cela entraîne. Comme si, à coup de tape dans le dos, on pouvait effacer des années de lutte des classes. C’est dangeureux pour l’employé qui se fait berner bien souvent.
Bref, bravo pour ton article plein de bon sens et de réflexion !
Des bisous Simone.
J’aimeAimé par 1 personne
merci PMAvie… c’est vrai qu’on imagine mal un docu financé par le MEDEF « Merci collabo »..
J’aimeAimé par 1 personne
Nan vaut mieux diffuser la chanson des charlots « merci patron » ! 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Bien d’accord avec toi Simone!
« Se dire que la femme enceinte devant nous…. » C’est exactement ce que je me disais, « elle a peut être galéré 3 ans avant alors soit heureuse pour elle » et puis quand cela a été mon tour, si jamais je croisais des regards un peu tristes je pensais très fort « si tu savais d’où on est partis…, l’espoir est permis, courage! »
J’aimeJ’aime
On ne sais jamais quel est le vécu de la personne en face de soi, et déjà, s’en rendre compte permet de relativiser et de ne pas se permettre de juger…
J’aimeAimé par 1 personne
oui, c’est un combat de tous les jours de ne pas tomber dans le jugement…
J’aimeJ’aime
Simone (et Miliette), je ne sais pas à quel blog vous faites allusion ces derniers temps où la PBC1 s’en prend plein les boyaux… je ne peux donc la blâmer ou la défendre.
Je ne fais pas partie de celles qui pousseront les PBC1 dans le ravins, mais la bienveillance doit aussi venir de celles qui portent la vie en claquant des doigts.
Chacun son petit pas, chacun son effort. Chacun son ouverture d’esprit.
Moi, je m’en prends plein la tronche assez souvent, parce que « je n’ai pas d’enfant » donc » je ne peux pas comprendre », et quand on est maîtresse, ça calme un max. Ou ça énerve.
Je m’en prends plein la tronche quand un parent refuse d’aider son enfant en perdition et qu’on me dit que c’est l’école qui doit tout faire, même apprendre à se torcher ou faire ses lacets. Et quand ces mêmes parents pondent enfant sur enfant (c’est-à-dire un par an) et que tu sais qu’ils vont être mal aimés, mal nourris, malmenés, pas élevés,pas bien lavés. Ca, c’est violent.
Surtout quand ces mêmes parents soupirent en disant « quelle galère, c’est compliqué, ça ne loge plus dans la voiture » et qu’ils les bourrent dans le coffre, et quand ces mêmes parents, la mère, le jour de l’accouchement dit « qu’il va falloir recommencer pour le 8ème parce que c’est encore un garçon », et que tous les petits garçons de la famille disent « maman a raté, c’est pas une fille ».
Alors, oui, j’avoue, cette mère, cette PBC1 récidiviste me fout la haine. Pour ses gosses. Pas pour moi.
Pour les autres, leur C1 fécond ne m’enlève rien.
Sauf que je perds un peu mon sang-froid lorsque le géniteur du bidon de la PBC1 rigole grassement pour dire à mon chéri qu’il va lui expliquer comment me monter sur le dos, héhéhé. Lui, il sait.
Je n’aime pas me sentir « anormale » dans les yeux de la PBC1.
Comme si elle était supérieure.
Comme si je ne savais pas faire. Rien. Ni les enfants, ni la vraie vie, ni l’éducation, voire, ni la cuisine.
Et puis quoi, on n’arrive même pas à adopter? Non, mais vraiment, quelle incompétence!
Alors, heureusement, la plupart des PBC1 ne m’importunent pas. Je les envie, ou je m’en fous (de plus en plus, ça fait un bien fou!).
Et les PB-ex-PMETTE sont ma bulle d’espoir, même si pour moi il en reste peu, purée, je suis tellement heureuse que quelques une passent au travers de cette merde et prennent, enfin, le train.
J’aimeAimé par 5 personnes
Bonsoir Deesselinette, c’est sûr que les PMettes qui ont un boulot en contact direct avec les enfants, c’est très dur car vous avez sous le nez ce que vous ne pouvez pas avoir pour vous… Le supplice de tantale « revisité » comme on dit dans les émissions pâtissières..
Tu as pensé faire un totem ou un recueil des perles et autres horreurs que tu entends chaque jour? Histoire de mettre à distance toute cette marde…
J’aimeAimé par 1 personne
Je me défoule sur mon blog et avec mon chéri, on en rigole. (parfois, j’en pleure, et ça va mieux!!).
Biz
J’aimeAimé par 2 personnes
Tellement d’accord avec toi Linette, j’ai en mémoire des histoires trash auxquelles je pense encore. Alors oui, ces grossesses là me peinent et me contrarient. Le pseudo « suivi social » m’a toujours mise en colère tout autant que ces familles d’accueil qui font ça pour le fric (ah les goûters/vêtements de marque pour les enfants de la famille et les discounts pour les enfants placés, quelle classe !…). Oui, je suis aussi très sévère avec certaines familles d’accueil qui voient ces enfants comme une rente…abjectes…
J’aimeAimé par 1 personne
C’est intelligent tout ce que tu écris…
J’aimeAimé par 1 personne
Ça cogite profond Simone, pour un dimanche soir tu fais fort 😉 mais c’est bien pensé
J’aimeAimé par 1 personne
Ton article est super mais je pense que la jalousie y joue beaucoup
J’aimeAimé par 1 personne
Pouvoir se mettre à la place de l’autre et pouvoir faire preuve d’empathie c’est déjà avoir accepté sa condition et ne pas être centré que sur soi or l’infertilité met à mal et peut fausser notre jugement par ces émotions primaires qui s’expriment.
J’aimeAimé par 6 personnes
tout à fait, il faut être conscient que l’infertilité peut fausser notre jugement car sinon, on en est vite amené à se détester pour ce qu’on est capable de dire/penser.
J’aimeJ’aime
Article très intéressant, que je trouve très juste, même pour une femme fertile ! Je pense en effet qu’il y a une bonne part liée aux définitions que l’on donne aux mots. La bienveillance n’est pas la condescendance, et la tolérance n’est pas l’acceptation en fermant sa gu… Je te rejoins tout à fait sur ce que tu dis.
Dans le cas managérial que tu évoques, je pense que tu décris surtout l’hypocrisie que certains peuvent mettre à vouloir gommer des réalités sociétales/historiques/etc avec des changements de mots. La bienveillance au sens « noble » et le respect vont de pair, donc en fait je pense que tu es pour une certaine forme de bienveillance quand tu parles de respect ! 😉
Et pour le cas de la bienveillance envers les enfants, en effet, il ne faut pas confondre bienveillance et laxisme ou laisser faire ! Et la (une des) différence(s) entre les enfants et les collaborateurs, est que les enfants sont… des enfants ! et n’ont pas la maturité intellectuelle des adultes, ni les capacités pour gérer leur émotions (même si parfois, on peut se demander si certains adultes ne sont pas restés des enfants…. hum…). Je te souhaite très fort d’avoir le saint Graal pour pouvoir approfondir ce sujet et confronter la théorie à la pratique !
J’aimeJ’aime
merci Vervaine, j’espère bien que la réalité me permettra de démonter (oui démonter et non pas démontrer) mes « belles » idées en matière d’éducation. Je suis d’accord avec toi, trop souvent ceux qui se targuent d’être des parents bienveillants sont seulement laxistes!
J’aimeAimé par 1 personne
Moi aussi mon avis ne vaut rien quand je participe à la conversation: « ta belle-mère est trop intrusive quand tu viens d’accoucher ». J’ai beau leur dire que je kiffe la mienne et c’est plutôt sympa qu’elle vienne aider, j’ai le droit au « tu peux pas comprendre » même s’il n’est pas dit avec autant de sincérité.. Bisous SImone
J’aimeAimé par 1 personne
Ton article est comme toujours super bien écrit.
Comme toi j’ai un peu de mal avec le mot bienveillance (ça me fait penser au film Cendrillon sorti l’année dernière et son « soit courageuse et bienveillante… » J’avais trouvé ça… Niais…)
Perso c’est ma capacité à me projeter, à sortir de moi-même qui m’a permi de continuer à mener les entretiens IVG alors que j’étais en parcours PMA. Je réussi a me servir de ma blouse blanche comme d’une barrière à mes sentiments et ça m’a permit d’entendre la souffrance de la personne en face de moi, même si elle semblait « bravache » en début d’entretien…
Mais je reste humaine et j’avoue certains jours étaient plus difficile que d’autres…
Merci pour ces jolies réflexions ne tout cas.
Gros bisous.
J’aimeAimé par 1 personne
Comme toujours je te lis avec admiration. Je ne sais pas en combien de temps tu écris tes articles mais à chaque fois c’est intelligent, bien construit et cohérent, bref, impressionnant. Je pourrais t’en vouloir un peu de me faire me sentir médiocre à côté de toi mais c’est tellement un plaisir de te lire que je te pardonne!
Ton article m’interpelle car pour moi la bienveillance n’a rien à avoir avec de la condescendance. Pour moi être bienveillant c’est savoir accepter la différence et surtout accepter le fait qu’on a pas toutes les cartes en main pour émettre de jugement. Ces derniers temps je m’étais d’ailleurs fait la réflexion que le concept était souvent confondu sur la blogo avec celui de délicatesse. Mais je me rends compte en te lisant que je me trompe peut-être et qu’il faut que j’aille creuser plus avant le sens de ce mot.
Sinon je suis d’accord avec le fond de ton article même si l’ambiguïté des sentiments éprouvés lors d’un parcours PMA est très complexe à apprivoiser et qu’il ne faut pas oublier qu’un blog n’est pas forcément un espace de réflexion mais peut être avant tout un exutoire ayant un effet grossissant sur les aspects les plus noirs de nos pensées. Je trouve donc dommage que les esprits puissent s’échauffer aussi rapidement alors qu’il suffirait peut-être parfois de juste envoyer un message à la personne pour lui expliquer qu’on a pas compris où elle voulait en venir et expliquer que son article a été blessant. Ou bien arrêter de lire tout court le blog en question si on juge que tout débat est vain ou que son contenu a un impact trop important sur nous.
J’aimeAimé par 5 personnes
oui, il est important de maintenir le dialogue sur nos blogs comme en général d’ailleurs! car justement, comme nous n’attribuons pas forcément le même sens aux mots, des incompréhensions peuvent naître.
sinon, rassure toi, je ne passe pas mes nuits à rédiger des articles. J’y pense pendant un jour ou deux (genre quand je repasse ou quand je suis dans les transports) et après, hop, je rédige.
J’aimeJ’aime
Ah mais non justement je te visualisais pondre tes articles en 10 minutes chrono d’où mon admiration! Je passe mes journées à écrire pour mon boulot et pourtant il me faut pas mal de temps pour sortir un texte nickel (pas le courage de prendre ce temps sur mon blog en revanche…).
J’aimeAimé par 1 personne
Je devrais imprimer ton article pour le relire parfois quand je suis sur le point de me laisser aller à des pulsions anti-PB. Tu résumes tellement bien les choses! Un grand merci, Simone, pour cet hymne à la tolérance.
J’aimeJ’aime
oh merci Choublan, ton commentaire me fait rougir!
J’aimeAimé par 1 personne
Simone, une fois de plus je suis prête à te déclarer ma flamme. Pas seulement parce que je suis d accord mais surtout parce que tu donnes plus de fond au débat.
Je me permets juste de dire que ma façon de contrecarrer mon envie en regardant parfois les femmes enceintes a longtemps été « si ça se trouve, elle en a bavé pour en arriver là », j ai fini par m en vouloir, comme si seules les guerrières esquintées avaient le droit d être enceintes. Depuis des années, je prie pour que les fils de mon compagnon ne connaissent jamais nos problèmes (j ai à la fois peur qu ils l apprennent et que ça les angoisse, et qu en toute puissance ignorante ils fassent des choses qui portent atteinte à leur fertilité). Voire ma propre progéniture…
J’aimeAimé par 1 personne
merci de ton commentaire ma chère Anabelle! je pense bien à toi ces jours-ci…
J’aimeJ’aime
😘
J’aimeJ’aime
Amen ! Toujours aussi bien écrit. J’admire ton intellectualisation des mécanismes de pensées et des rapports sociaux. Le mot peut paraître snob mais c’est tellement important de réfléchir sur soi, ses réactions, ses réflexions… Regarder le monde, ne pas se contenter de le voir.
Je suis bienveillante. J’aime cette notion de bienveillance. Je ne la confonds pas avec la bonté (mon aversion cléricale) ; ma bienveillance s’arrête où commence la malveillance des autres. Mes limites et mes griffes sortent quand les intentions (mauvaises) entrent en jeu. Peu importe alors qu’il existe des circonstances atténuantes.
Et si, parfois, à défaut de bienveillance ou de tolérance, nous pratiquions l’indifférence ?
Je t’embrasse
J’aimeAimé par 1 personne
alors pour continuer dans la comparaison cléricale,je dirais que j’ai toujours préféré la justice à la charité!
ton appel à l’indifférence est très juste car c’est justement celle-ci qui nous rend libre (beaucoup plus que l’aspiration au droit à la différence).
je t’embrasse
J’aimeAimé par 1 personne
Je pense que tu as raison dans le principe de la compréhension réciproque. Je n’ai jamais été fan du terme PBC1 car la majorité de ces hyperfertiles ne le méritent pas. La maternité n’a jamais été un concours, elles ne prennent la place de personne. Après comme Déesse Linette, j’ai de telles histoires qui me hantent encore que je ne peux pas hypocritement me réjouir de toutes les annonces. Certaines m’effraient et rien ne me fera changer d’avis ( je crois peu aux miracles). Alors oui, il faut nuancer. Nous sommes un échantillon de la société et pas sûr que nous aurions toutes sympathisé en salle d’attente ( j’ai un jour croisé une bimbo digne de coquine en pma qui m’a estomaquée, elle a dû croire qu’allumer le biologiste allait lui faciliter les choses 😃). Et j’ai l’honnêteté de dire que je ne suis pas toujours à la hauteur de nos attentes de pmettes (empathie etc…) envers mon prochain ( je suis restée trop discrète avec un collègue célibataire trentenaire qui me parlait de la rechute de son cancer…que dire ? Et bien là, je comprends certaines maladresses des fertiles à notre égard, on n’a pas toutes la répartie attendue et adéquate ). Tout cela pour dire que l’objectif premier de vos blogs est l’annonce d’une naissance ou d’une adoption. Être un peu jalouses est normal, se réjouir aussi. Encore et toujours les montagnes Russes émotionnelles.
J’aimeAimé par 1 personne
J’aime beaucoup ta réflexion. Je suis épatée par la richesse de tes pensées ! À force d’évoluer dans une société du commentaires, on en oublie notre esprit d’analyse. On se laisse dominer par nos émotions, elles affectent notre jugement et nous rendent faibles parfois. On devrait toujours se remémorer nos principes, nos valeurs…
Toujours est-il que c’est un plaisir de te lire. Très belle plume ! On en serait jaloux 😉 De mon côté, j’avance à rien, je peine à écrire quelques lignes…
Je te fais un énorme câlin pour ces nuits où la carapace craque. On aimerait être là, te prendre dans nos bras et te dire que ça va aller. Te parler du monde, et de ses imperfections, de la vie et ses incertitudes, tout en gardant un sourire optimiste sur l’avenir. Je t’embrasse
J’aimeAimé par 1 personne
Encore une fois merci pour cet article et ces réflexions toujours aussi justes…
Je t’embrasse
J’aimeJ’aime