Le syndrome de la caméra cachée

Le syndrome de la caméra cachée, c’est une situation que je rencontre fréquemment au boulot et dans la vie personnelle. Vous savez, il s’agit de situations tellement surréalistes que l’on a l’impression que l’entourage nous fait une blague, même lorsqu’on est seul. Ce genre de scène où l’on s’attend à tout moment à ce que Marcel BELIVEAU surgisse avec un cameraman en criant « surprise surprise! ». Et après on se taperait sur les cuisses en se disant « ah purée, c’était tellement bien fait, que j’ai failli y croire… ah vous êtes cons les mecs! ».

Comme j’ai tendance à prendre beaucoup de recul pour mieux supporter les situations difficiles, je suis une bonne cliente pour ce syndrome.

Il a frappé une fois de plus vendredi soir.

Vendredi, j’avais du poser mon après-midi pour aller faire un ixième contrôle d’évolution de la GEU à la clinique. Malheureusement,le taux n’étant toujours pas revenu à zéro, je dois refaire un dosage en fin de semaine prochaine. Déjà 3 semaines que le feuilleton a commencé, j’aimerais tant passer à autre chose.

Même si je suis encore très fatiguée et que les douleurs abdominales perdurent, le moral est plutôt bon. Peu à peu, je reprends une activité normale.

De retour de la clinique, j’ai eu le temps de faire une sieste.

Le soir, j’étais donc en forme pour assurer notre sortie théâtre prévue depuis des mois. Preuve que la vie reprend ses droits, que l’on se reconstruit.

En rentrant, je me suis couchée avec l’ordinateur (et Simon) pour lire mes courriels sur une de mes boîtes personnelles.

Les PMettes le savent bien :

si le père Noël a ses gentils petits lutins, DNLP a ses méchantes grosses connasses.

Une de ces grosses connasses a du trouver suspect que mes larmes ne coulassent plus depuis 2 jours.

Alors, elle m’a envoyé un courriel.

Une grosse connasse de la DRH m’a envoyé un mail sur ma boîte personnelle.

Alors que je fais partie des cadres dotés d’un téléphone intelligent afin d’être joignable même en déplacement. Alors que j’ai repris le boulot depuis une semaine.

Bref, elle m’a envoyé un courriel.

Pour me dire qu’elle avait bien reçu mon arrêt de travail et que la case « état pathologique résultant d’une grossesse » était cochée.

Vous savez, le fameux G de GEU.

Par conséquent, pour compléter son dossier, elle souhaite que je lui transmette ma déclaration de grossesse.

Pour compléter son dossier.

Là, je me suis dis : c’est pas possible, ya Marcel BELIVEAU qui va surgir de dessous le pieu en beuglant « surprise surprise ». (Je sais, je fais mal l’accent canadien à l’écrit).

Quand la bêtise crasse se joint à l’erreur, la faute et la cruauté.

Depuis que je suis dans cette boîte, je n’ai aucune confiance en la DRH tellement les gens sont peu discrets et peu respectueux de la vie privée. Je ne dirai jamais que je suis en parcours PMA car c’est la stigmatisation assurée.

Maintenant, toute la boîte doit se dire que Momone est enceinte.

Des fâcheux doivent se frotter les mains à la perspective de me voir déguerpir quelques mois et même peut-être pour plus longtemps.

Pas de bol les gars, c’était pour de rire, en vrai, je ne suis pas enceinte.

On se marre bien