Micro kinésithérapie : Simone vous dit (presque) tout

Dans la série « Simone a testé pour vous », nous allons évoquer aujourd’hui la micro kinésithérapie.
Simone avait pris rendez-vous à l’automne dernier sur le conseil de l’ostéopathe. Le rendez-vous tombait cette semaine, en pleine attente vide. Ce qui tombait très bien. Et puis J1 n’était toujours pas revenu. Simone avait besoin d’en parler à quelqu’un. Ce qui tombait décidément très bien.
Entretien.

D’origine « française » la micro kiné,  mesdames et messieurs

Bonjour Simone, comment décririez-vous le concept de micro-kiné ?

Eh bien, Pierre, je dirais que la micro kinésithérapie c’est la psychothérapie du corps. Il s’agit d’une thérapie relativement récente – une trentaine d’années – d’origine française (cocorico).

Elle part du principe que des chocs émotionnels ou physiques peuvent laisser des traces sur le corps qui le déséquilibrent et génèrent des problèmes de santé.

La technique est manuelle (oui, on se fait toucher) mais très légère : pas de massage, pas de manipulation, pas vraiment d’apposition des mains mais plutôt une succession de «pointages» très doux ou mêmes des caresses du bout des doigts ou du tranchant de la main. Ces «pointages» sont sensés rechercher dans l’organisme les traces d’événements traumatiques et à les « effacer » pour permettre au corps de fonctionner à nouveau.

Mouais, et c’est sérieux ça ?

Ben, les micro kinésithérapeutes et leurs adeptes vous diront que oui. Wikipédia nous apprend que les bienfaits ne sont pas scientifiquement prouvés et que le Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes fait un peu le nez.

Pourtant, cela ne m’a pas refroidie car c’est à peu près ce qu’on disait il y a quelques années de l’ostéopathie. Et puis franchement, je n’ai pas grand chose à perdre, cela ne coûte pas grand chose d’essayer. (Pour savoir combien exactement, il vous faudra lire le billet jusqu’à la fin,  MOUHAHAHA!).

Ma chère Simone, comment avez-vous trouvé la thérapeute ?

Comme je le disais plus haut, Pierre, c’est l’ostéopathe qui m’avait donné le nom. La thérapeute est également kinésithérapeute, ce qui m’a inspiré confiance.
Je dirais qu’elle a à peu près mon âge. Une jeune femme ouverte, attentive. Elle partage son cabinet avec des psychologues. En refermant la porte, elle m’a dit : « prenez soin de vous » et en ce moment, j’ai besoin d’entendre ça.

Comment la séance s’est-elle déroulée ?

Elle m’a d’abord demandé pourquoi je venais et j’ai donc expliqué notre parcours d’infertilité. Visiblement, elle connait bien le sujet ce qui m’a évité de devoir expliquer tout un tas de choses.

Ensuite, elle m’a posé toutes sortes de questions : à quel âge j’ai eu mes règles, à quel âge j’ai commencé à prendre la pilule, si j’ai eu des périodes d’arrêt de la pilule avant de l’arrêter pour notre projet d’enfant, les douleurs que je ressens aux différents moments du cycle, les antécédents familiaux, etc.

Puis, j’ai du enlever ma ceinture, mon chouchou et mes lunettes. Je me suis allongée sur une table identique à celle que l’on peut trouver chez un kiné sauf qu’il y avait un appui tête très confortable. Du coup, j’étais vraiment à l’aise, sans gênes lombaires.

Et alors, elle a démarré le « pointage » de différentes zones, tout en me posant des questions. Je ne saurai plus dire exactement les zones pointées ni dans quel ordre. Par contre, je peux certifier qu’elle m’a bluffée avec les questions.

ça fait pas mal au dos j’ai dit

En fait, si j’ai bien compris, en fonction des zones du corps, elle remontait plus ou moins dans mon histoire à moi et dans mon histoire familiale. Au fur et à mesure, elle me posait des questions pour continuer à chercher les zones à « effacer ».

Je prendrai 2 petits exemples : elle m’a dit qu’elle pensait qu’il y a 6 mois j’ai eu un fort désaccord avec ma mère et qu’à 8 ans j’ai eu une expérience traumatique avec une grossesse dans mon entourage.

Ce qui est vrai ! Ne voulant pas livrer de sujets personnels, je n’irai pas dans le détail mais elle a cerné à la fois la nature des événements « traumatiques » et les périodes. Elle est aussi remontée dans mon histoire familiale avec des remarques très justes.

Selon elle, il y a eu des événements dans ma vie qui ont associé la grossesse à des éléments négatifs. Bien que je n’aie pas vécu ces dits événements comme des traumatismes qui m’empêcheraient de vivre aujourd’hui, mon corps s’en souviendrait et bloquerait le démarrage d’une grossesse.

Enfin, elle m’a dit que mon corps était épuisé et a daté cet état de 3 mois environ. (Tiens, c’est marrant, depuis le début du traitement de la FIV et le démarrage de la lessiveuse au boulot…). Globalement, mon corps ne s’est pas remis de la FIV et je dois me reposer. J’ai bien sûr confirmé cet état d’épuisement.

Scoop : il arrive aux femmes sans enfant et ayant un compagnon adorable d’être fatiguées, crevées, épuisées…

Quels conseils immédiats vous a-t-elle donnés ?

Elle m’a donné deux conseils portant sur les 48 heures à venir (NDLR : les 2 jours à venir) :
1/ Me reposer beaucoup (spéciale cacedédi à mon boss)
2/ Boire 2 litres d’eau par jour.

Surprenant ce dernier conseil. « Pourquoi pas? » me suis-je dis. Boire de l’eau fraîche est un concept comme un autre. Il y en a bien qui se font des infusions au persil ou des boissons à la cannelle. Enfin, tant que cela ne m’empêche pas de boire une bière, ça reste gérable comme consigne.

Soit Simone, mais après, que devrez-vous faire  ?

Alors elle m’a dit de « beaucoup faire l’amour ». Oui, c’est l’expression qu’elle a employé, j’ai trouvé ça mignon et plus porteur de réalité concrète que le fameux « continuez vos rapports » de la PMA.
Si dans 3 mois, je ne suis enceinte je dois la recontacter pour une seconde séance. Et si dans les mois suivants cette seconde séance je ne suis pas enceinte, c’est que la micro-kiné ne peut rien pour moi. J’ai apprécié sa franchise et la clarté du deal.

Au moins, elle ne cherche pas m’essorer! ((Pour savoir combien exactement coûte une séance, il vous faudra lire le billet jusqu’à la fin,  MOUHIHIHI!).

J’aime les nouvelles bouteilles d’E*ian (clin d’œil à Princesse Pi)

En fait, ça veut dire que l’infertilité c’est dans la tête, non ?

Je ne vous jette pas la pierre Pierre de sortir une telle RALC.

Ce que j’ai vécu, c’était littéralement une séance de psy allongée sauf qu’elle a autant parlé que moi. Elle m’a bien expliqué que l’objectif de la séance était d’effacer les traumas corporels, de donner le signe à mon corps que « c’est bon, il peut me lâcher la grappe et me laisser tomber enceinte ». Finalement, la séance s’adresse plus au corps qu’à l’esprit.

Je ne pense pas qu’après cette séance, je vais me transformer miraculeusement en Gertrude mais tout comme une séance d’ostéopathie avant un transfert peut placer l’utérus dans de bonnes dispositions, je pense que la microkiné peut débloquer des tissus et aider à une éventuelle nidation.

En synthèse, au vu de votre expérience, recommanderiez-vous la micro-kiné à vos copines de galère ?

Oui, sans hésiter. La séance m’a fait du bien, pas forcément physiquement dans l’immédiat, mais je me suis trouvée confortée dans le fait que je pouvais attendre un mieux de mon corps. Après des semaines d’injections et de gobage de médicaments, j’avais besoin de ce retour au naturel et aux choses marquantes de ma vie.
Le côté « psy » a un aspect très apaisant. En tout cas, j’ai pu dire des choses que je n’avais jamais dites auparavant. Elles sont donc désormais extériorisées, posées et ça me fait un bien fou.

Au fait, et le prix, Maryse ?

Simone.

45 euros.

Pour combien de temps ?
¾ d’heure

Soit 1 euro la minute
Vous comptez bien Pierre.

Si les gens veulent en savoir plus, comment font-ils ?
Ils peuvent se rendre sur ce site pour avoir plus d’information et trouver la liste des praticiens en France.

Et Dieu J1 dans tout ça ? (les lecteurs veulent savoir)

Toujours rien… Mais je ne désespère pas, j’essaie d’atteindre une certaine forme de sérénité. J’ai bien compris qu’encore une fois, c’est DNLP qui mène la danse…

Alors, convaincus par la micro kiné ?