L’esprit humain est ainsi fait : face aux difficultés, il est volontiers simplificateur et aime trouver des solutions toutes faites. Lorsque celles-ci ne sont pas applicables ou pas efficaces, c’est forcément de la faute de quelque chose, de quelqu’un.

J’ai découvert mon infertilité depuis 7 ans et demi, lorsque j’ai arrêté la pilule et que je ne suis pas tombée enceinte dans l’année qui a suivi.

Les bons conseils ont alors plu : je devais arrêter d’y penser, lâcher prise, partir en vacances, etc.

Mon compagnon et moi avons subi différents tests et examens médicaux. Dans notre cas, l’infertilité est d’origine inexpliquée. La science ne sait pas encore dire ce qui fait défaut.

L’arme dégainée est souvent la même : il suffit de faire une FIV ! Le mot magique est lâché.

Les différentes techniques de procréation médicale assistée ne sont pas bien connues par le grand public, le terme générique est souvent celui de FIV. Celle-ci apparaît comme le sésame vers la maternité assurée :

  • Puisque des émissions de télé ont donné à voir des couples désespérés qui ont réussi à avoir un enfant par FIV (un happy end dans ces émissions, forcément un happy end…) ;
  • Puisque tel magazine people (lu chez le coiffeur, forcément chez le coiffeur…) a fait état d’une vague vedette accouchant de jumeaux après une FIV.

Il y a plusieurs types de FIV, mais concentrons-nous sur les plus répandues : celles pour lesquelles les gamètes des deux membres du couple peuvent être utilisées. Que l’infertilité soit due à la femme, à l’homme, aux deux ou inexpliquée, peu importe, c’est surtout Madame qui trinque pour les traitements.

Faire une FIV, c’est un peu plus compliqué que d’aller acheter une bouteille de lait.

lait

En guise d’illustration, ma dernière FIV en étapes et en chiffres :

  • Examens préparatoires : l’objectif est de vérifier que nous n’avons pas d’infection
    • 1 prise de sang pour moi
    • 1 prélèvement vaginal pour moi
    • 1 prise de sang pour mon compagnon
    • 1 spermogramme pour mon compagnon
  • Traitements pour moi : l’objectif est d’augmenter la production d’ovocytes
    • 1 ou 2 piqûres quotidiennes dans le ventre pendant 37 jours pratiquées par une infirmière chaque soir à heure fixe, soit 49 piqûres en tout
    • 1 piqûre dans le ventre en fin de traitement pour provoquer l’ovulation
  • Examens de suivi durant le traitement : à l’hôpital, pour vérifier l’efficacité du traitement et l’adapter
    • 3 prises de sang
    • 3 échographies endovaginales
  • Anesthésiste :
    • 1 rendez-vous à l’hôpital avec l’anesthésiste
    • 1 prise de sang dans un laboratoire pour valider l’anesthésie
  • Hospitalisation en ambulatoire :
    • 1 ponction des ovocytes sous anesthésie générale pour moi
    • 1 recueil de sperme pour mon compagnon
  • Traitements post opération par voie vaginale : favoriser l’installation de l’embryon
    • 2 comprimés de progestérone 2 fois par jour pendant 14 jours
    • 1 comprimé de d’œstrogène 2 fois par jour pendant 14 jours
  • Transfert : si les gamètes ont réussi à former 1 ou des embryons, jusqu’ à 2 embryons peuvent être transférés
    • Rendez-vous à l’hôpital, les 2 membres du couple doivent être présents
  • Test de grossesse :
    • 1 prise de sang 13 jours après le transfert
    • 1 prise de sang 15 jours après le transfert
  • Si les tests sont positifs :
    • 1 prise de sang 3 semaines après le transfert
    • 1 échographie 4 semaine après le transfert
    • 2 comprimés de progestérone 2 x par jour pendant 1 mois
    • 1 comprimé d’œstrogène 2 x par jour pendant 1 mois

Des bleus au corps et à l’âme

Un tel marathon n’est pas anodin pour le corps, le moral et la vie quotidienne.

Les piqures ne sont pas très douloureuses mais créent des hématomes. S’il n’y a « plus de place » sur le ventre, les infirmières piquent dans les cuisses, et pour les prises de sang, il s’avère utile d’avoir deux bras. La prise d’hormones à haute dose génère quant à elle des douleurs abdominales, des migraines, de la fatigue…

La vie quotidienne est fortement perturbée, les traitements nécessitent une disponibilité rendant parfois difficile la conciliation avec le travail et les activités extra-professionnelles.

L’estime de soi est également touchée : le corps gonfle, avec la fatigue et la disponibilité exigée le maintien d’une vie sociale est compliquée, les tensions dans le couple peuvent s’installer.

Mais alors, ça marche la FIV ?

Les statistiques sont implacables : selon l’agence de biomédecine, les chances d’accoucher d’un enfant après une FIV sont de 19%. C’est bien peu lorsque l’on réfléchit à la lourdeur du traitement et aux moyens déployés.

Pour qui a la chance de tomber du bon côté des statistiques, malheureusement la suite est souvent peu sereine. Il n’y a pas de moment magique qui marquerait le début de la grossesse, non celle-ci s’installe peu à peu avec bien souvent le risque de fausse couche en arrière-fond.

La sécurité sociale prend en charge jusqu’à 4 FIV après accord de l’équipe médicale de l’hôpital. Après, les plus aisés peuvent continuer les traitements dans des pays où les techniques de pointes sont davantage déployées et par conséquent les résultats souvent meilleurs.

Les salles d’attente des services d’Assistance Médicale à la Procréation se remplissent à vue d’œil du fait des habitudes de vie moderne, des conséquences de la pollution… Maintenant, regardez autour de vous : la collègue qui s’éclipse lorsque les conversations autour de la machine à café tournent sur machine qui est enceinte, vos voisins bientôt quadragénaires sans enfants, votre nièce qui rit trop fort quand on lui demande quand « elle compte s’y mettre »….

L’infertilité n’est pas une maladie mortelle, mais un état qui souvent empêche de trouver un sens à sa vie.

L’objectif de cette lettre ouverte n’est pas de susciter de la compassion mais de vous expliquer qu’une FIV, c’est lourd, long, douloureux et que l’échec est trop souvent au bout.

Voilà, vous savez ce que c’est de faire une FIV pour Madame Tout-le-monde qui ne fait pas les couvertures des magasines.

83 commentaires sur « Lettre ouverte à ceux qui pensent sincèrement qu’il « suffit de faire une FIV » »

  1. A reblogué ceci sur Septemberet a ajouté:
    Conversation devant une machine à café… « Pfffouuu ces gosses… ils sont fatiguants… et je ne veux pas mettre ma chaussure.. blablabla… Tu n’en veux pas un ? Je te les donne !!! »
    A toi, stp lis cette lettre, et je t’en supplie la prochaine fois que tu me vois… Commande ton café en SILENCE !!!

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  2. Merci Simone ! Cette lettre est le juste reflet de la réalité. Bravo. Je vais la partager. C’est parfois tellement lourd qu’on choisit de ne pas en parler de ne pas expliquer… La dernière et rare fois où j ai parlé du don d’ovocytes, le retour a été cinglant: « de toute façon, ça ne sera jamais ton enfant ». Heureusement je suis armée contre ce genre d’attaques. J’ai simplement répondu que je ne souhaitais pas que cela lui arrive à elle ou aux gens qui comptent pour elle…J’aimerais bien faire la couverture des magasines juste pour tomber enceinte facilement!

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  3. Bonjour Simone,
    Merci pour cet article qui explique simplement aux « novices » comme moi comment tout cela fonctionne. Je découvre que c’est extrêmement lourd pour la femme … 😦 Et seulement 19% … Il faut une bonne dose d’espoir, de courage et de volonté pour se lancer là-dedans.
    Je croise les doigts pour que cela fonctionne pour toi.
    Amicalement,
    Lucienne

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  4. Très bien écrit comme d’habitude 😉
    Le truc, c’est qu’il faudrait envoyer cet article aux « biba-cosmo-grazia-nouvel obs and co », histoire que les non initiés se rendent compte !
    Ici, 2 amies sont au courant de ce début d’espoir et j’ai déjà eu le droit à  » tu vois, c’est que tu n’es pas dans le même esprit qu’il y a 6 ans « ( avant que je ne devienne maman par adoption), je sens que je vais y avoir droit au bébé miracle ! Je leur dirai, que ce miracle, il m’a couté pas mal de piquouses !
    Plein de bises à toi

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  5. J’ajouterai que bien souvent, dans les magazines People, ils évoquent les grossesses parfois gémellaires, souvent tardive, en oubliant de mentionner le recours aux FIV. Précisément parce que c’est si tabou (voire presque honteux) d’en passer par là…
    Et quant au don, sans être aisés, on peut se retrouver (comme nous) à devoir faire un crédit pour aller tenter notre chance… Avec le risque, en cas d’échec, de payer des mensualités durant quelques mois, qui viendront rappeler cet échec régulièrement…
    Après, j’avoue, je faisais partie de ces naïfs qui pensaient qu’il nous suffirait de faire une FIV pour que ça fasse de nous des parents… J’ai l’impression que d’avoir été flouée par cette croyance populaire !
    Merci en tout cas pour cet article ô combien important.

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    1. J’apprécie tes remarques pertinentes. J’ai, comme toi cru, au début du parcours PMA FIV que ce serait simple, rapide et réussi…Ce n’est que petit à petit que l’on comprend mieux.
      J’ai naïvement fait l’équation donneuse=je tombe enceinte et suis tombée de haut après 2 transferts négatifs. Je te souhaite plein de courage pour le don à l’étranger, leurs statistiques me font parfois rêver!

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      1. Bonjour Fée. J’ai malheureusement plusieurs personnes que j’aime beaucoup qui n’ont pas encore été récompensés par le don, même à l’étranger… Avant, je pensais qu’il suffirait de payer pour enfin repartir avec un gosse. Comme quand on change de voiture. Mais ce n’est pas si simple et don ne signifie pas automatiquement bébé…
        J’ignore si vous avez fait le choix de poursuivre ou d’arrêter, ici ou ailleurs, ou s’il y a un chemin de traverse qui se profile. Quoiqu’il en soit, je te souhaite du fond du coeur cette réussite qu’on oublie parfois dans nos parcours, celle qui consiste à être en paix avec soi-même… Bises.

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        1. Merci pour ton retour. Nous sommes toujours dans le parcours DO en France, il nous reste 2 J5 au congélateur. Pas de chemin de traverse, nous en avons décidé ainsi pour comme tu le mentionnes si justement être en paix avec soi-même. il y a une citation de je ne sais plus qui …: La paix arrive quand l’attente prend fin…Tellement vrai, je sais quand la paix arrivera, je ne souhaite pas attendre plus que les possibilités en DO. Et puis aussi, je ne sais pas toi mais, nous à 39 ans, nous vivons entre parenthèses : vivre dans un endroit plus grand? oui mais si on n ‘a pas d’enfants? reprendre mes études et me réorienter, oui mais n’est ce pas mieux la stabilité professionnelle actuelle si je suis enceinte?…Oui mais je peux aussi bien être enceinte que pas…Est-ce que tu ressens les mêmes obstacles au niveau de vos projets de vie? Où en êtes vous de votre parcours à l’étranger? Et non, être enceinte ce n’est pas une course au mérite, j’ai cru aussi longtemps que si je m’investissais à fond, comme pour les études par exemple, je réussirai…Bing, ça non plus, ça ne marche pas comme çà! Gardons espoir pour nous…De toute façon, si on est là à partager, écrire, créer, etc. c’est bien que cet espoir il est ancré en nous!

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          1. Oups… Désolée d’avance Simone pour le squattage de blog. 😀
            Cette citation sur l’attente est si juste… Merci pour le partage.
            J’avoue que de notre côté, on a mis un point d’honneur à continuer de faire des projets. On a voyagé, j’ai suivi des formations enrichissantes, on est devenu propriétaire d’une modeste maison jaune…
            Par contre, on a malgré tout sacrifié certains pans de notre vie. Par exemple, finances oblige, on ne fait pas autant de voyages qu’on voudrait.
            Je crois que pour vivre plus facilement cette attente, il ne faut pas attendre… Si vous avez des envies, surtout, ne les conditionnez pas à des « peut être »…
            Concernant notre parcours, on part dans quelques semaines en République tchèque.
            Et oui, comme tu le dis si justement, si on essaye encore, c’est qu’au fond de nous, même si parfois on refuse de l’admettre pour se protéger, l’espoir est bien là, tapie au fond de nos coeurs…
            Je souhaite bonne chance dans l’accomplissement de TOUS vos projets.

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  6. Ma pauvre, j’ai eu droit à : « au moins tu as la chance qu’il y ait la PMA en France ». Cette réflexion m’a tué totalement. C’est même pas « ça va marcher fais une FIV » genre relou mais positif « tu vas être maman », c’est « estimes toi heureuse tu peux essayer alors que d’autres pas ».
    Donc ta gueule quoi, t’es stérile mais tu peux essayer avec la médecine, même si t’es jamais maman estimes toi heureuse, c’est déjà beaucoup.
    Well, well …

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  7. Ah et puis même quand tu peux dire ce que tu dis dans ton article, j’ai eu ceux qui me disait qu’après tout c’était mon choix alors je n’avais pas à me plaindre, je n’avais qu’à pas faire tout ça.
    Well, well bis

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    1. idem… alors j’ai fermé ma gu…le, par contre avant je m’arrangeai pour travailler et suivre le traitement en même temps, du coup en vilaine employée que je suis, je me suis fait arrétée pour les 2 autres FIV qui ont suivies. comme ça je n’avais pas a entendre les propos acerbes! et c’était bien mieux pour moi!

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  8. C’est très bien écrit comme toujours. C’est malheureusement le quotidien d’une pmette que peu de gens peuvent comprendre. Comme tu l’écris justement, les salles d’attente sont pleines et cela n’ira pas en s’arrangeant.
    Bon courage à toi Simone pour ces terribles journées. Bisous de soutien.

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  9. Encore une fois, ton article vise juste. C’est tellement ça. C’est tellement vrai. Il faut qu’on partage au maximum… Éduquer les gens sur la réalité de la pma. La difficulté des protocoles médicaux et les souffrances physiques et psychologiques qui les accompagnent. Les gens minimisent trop… J’imagine que ça doit être encore plus frustrant avec un entourage qui n’est pas au courant du parcours. Tu n’as jamais eu envie de tout révéler ? Taper du poing sur la table et d’expliquer ce qui passe ? Merci en tout cas d’être aussi prolixe anonymement parlant. Tu fais une formidable porte parole 🙂

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    1. le gros problème c’est que plus les années passent, plus il est difficile de cracher le morceau… et franchement, je n’ai pas envie de faire mon « coming-out » car je risquerai de m’attirer des remarques à la c**. Du coup, je me lâche sur le blog et cela fait un bien fou!

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      1. D’un côté, je comprends très bien ce mécanisme de protection, de garder pour soi, pour se protéger et éviter les remarques blessantes. De l’autre, je trouve ça dommage si au fond de toi tu as envie d’en parler que les bien-pensant t’en empêchent.. J’ai envie de dire qu’ils seront toujours là malheureusement. Toujours aussi cons quoi qu’il arrive ! Et puis, quand ça marchera – ce que j’espère de tout coeur pour cette fois-ci 🙂 – tu devras expliquer ça après coup et je ne suis pas sûre qu’ils soient davantage à la hauteur de l’événement.. Tu l’auras compris, je suis plutôt pro « coming out » 😉

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          1. C’est tout à ton honneur de le garder pour toi pour protéger ta mère.. C’est étrange ce que tu dis d’elle, je pourrai l’appliquer à la mienne. De mon côté, je la met au courant mais avec plusieurs semaines de décalage, histoire d’avoir le « contrôle » de mes émotions et me montrer forte pour qu’elle ne s’inquiète pas trop…

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  10. Merci pour cet article qui ne fait que confirmer ma crainte face aux FIV… Il va pourtant bien falloir que je me lance. Ce que j’aurais déjà dû faire si j’en crois mon entourage : quand j’entends ma mère ou ma belle-soeur, on croirait qu’il s’agit d’aller acheter un bébé au supermarché du coin…
    Encore merci, bises 🙂

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    1. J’espère que mon article ne t’angoisse pas… si tes proches proches connaissent les difficultés du traitement, ils seront d’autant plus à l’écoute pour te soulager.
      Je n’ai pas évoqué dans l’article le rôle des thérapies alternatives en complément. Pour cette FIV, j’ai fait de l’hypnose et je peux dire que c’était vraiment aidant… bon courage à toi.. bises

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  11. J’ai fait 4 fiv. Et j’attends toujours le train. Je me demande comment se sentent les gens qui m’ont dit « ça va marcher y’a pas de raison ». Ou « la prochaine c’est la bonne ». Voir carrément « plus c’est long plus c’est bon. » Bof. Ils ont sans doute oublié. Après tout ils ont des enfants, eux.

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  12. Tellement vrai, si je peux le permettre il manque l’étape de l’hyper stimulation qui est très risquée et très douloureuse, et ça rajoute encore au moins 3 semaines de piqûres d’anti coagulant, sympa quoi.
    De toute façon dans l’infertilité chacun, même les plus bienveillant, pense « savoir », et ceux qui disent aussi: il suffit d’adopter, oui bien sur c’est si simple pourquoi m’emmener avec la fiv!

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  13. Bonjour,
    Tout est dit! Les gens qui n’ont pas traversé cela ont beaucoup de mal à comprendre ce que nous avons ou devons endurer…
    Encore plus avec les réflexions à la noix du genre il faut arrêter d’y penser ou encore partez en vacances vous verrez ça viendra! Arrêtez d’être trop pressé vous avez le temps, vous êtes jeunes! Oui et bien n’empêche que si « la machine » fonctionne pas aujourd’hui avec l’âge je vois pas comment cela va s’améliorer! Ah! Et le vous êtes sûr d’avoir fait une Fiv pour l’avoir? C’est pas plutôt un bébé « naturel » …. pufff!! Passons!
    Bon courage à toutes je n’ai que ça à dire malheureusement…

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  14. Petite brève pmesque : Ce matin mon beau-père me dit « tu as entendu que les hommes vont avoir le droit à des jours de congés pour la PMA? » Et d’ajouter, « paraît qu’il y a un quart de réussite avec 4 FIV cumulées… », j’imagine que tu le sais… Comme s’il prenait la mesure de notre combat, que tous nos efforts sont peut être vains. Et ma mère d’ajouter, tu sais ma kiné, pour elle cela a marché à la 7ème FIV… C’est pas franchement réconfortant de se dire qu’il nous faudrait peut être autant de FIV. Tout cela pour dire que même parés des meilleures intentions, nos proches peuvent parfois être un peu maladroits… Dans ces cas là, je n’alimente pas le sujet et passe à autre chose.

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  15. Bel article de bilan.
    Manquerait aussi le fait, qu’en plus, on n’est pas forcément acceptés en PMA. Pour ma part, après 1 FIV, on a été foutus à la porte (incompatibilités d’humeur avec le Dieu local et un syndrome de fille-DES (Distilbène) qui risquait fortement de faire chuter leur bonne moyenne. Du coup, fin à la première FIV. Sauf que nous sommes allés nous vendre ailleurs (très dur psychologiquement d’avoir à ramper et à courber encore plus l’échine), et nous avons été acceptés à 2h de route de chez nous, et que chaque écho endo devait se faire là-bas (et toc, un A/R par jour quasiment pour 5 minutes d’examens).
    Donc, on peut rajouter ça à ton bilan, et la tune que ça peut coûter (route, hôtel, médicaments vitaminés non-remboursés, AMH non remboursés…).
    Mais bon, j’ai bien entendu « ben, vous l’avez choisi, non? ».
    Ben oui, j’ai choisi d’être infertile, j’ai coché la case infertile et puis hyperthyroïdienne, comme ça, histoire de ne pas m’ennuyer. Il y avait poule pondeuse en méga forme mais ça me paraissait surfait.

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    1. Exact, malgré le 100%, nos parcours sont loin d’être gratuits. Entre les centres qui ne veulent pas des dossiers compliqués pour ne pas dégrader leurs stats et les cliniques à l’étranger qui viennent nous faire de la retape en nous promettant des taux de réussite mirobolant, l’argent est très présent. Et nous, on est là et on n’a pas choisi d’y être…

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    2. Je me permet de vous répondre. Faite une demande de prise en charge auprès de le sécu pour les trajets domicile – pma ma première demande à était refusé j’avais oublié de préciser le mode de transport. J’ai donc rappelé la sécu des réception du refus et elle a modifié toute suite ça a donc était validé. J’ai 140 km de chez moi à la Pma donc ça fait de la route avec l’aller retour. Il me semble que c’est à partir de 50 km que vous pouvez faire la demande. Le formulaire est rempli par la Pma. Qui ne tente rien n’a rien.

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  16. Le parcours est parfois trop long et encore si ça marche. J’avoue que je baisse les bras. On va me sortir c’est dans la tête aussi si tu n’y crois pas ça ne peut pas marcher. Au bout de 2 fiv et 9 tec j’avoue je suis fatiguée par toutes ces injections et ces médoc… on homme est oats et moi endogirls… oui comme ça pas de jaloux. Ils nous reste 6 blasto au frais mais je crois que mon corps fait un trop plein je commence à ne plus réagir positivement au ttt. Mais bon pour ma famille l’endomètriose ça se soigne, et pour ma belle mère ça ne gêne pas pour tomber enceinte… nonnnn mes 3 fausses couches c’était une blague!
    Mais on a la joie de ne pas avoir d’enfant hein on peur faire la grâce mat et profiter de la vie n’est ce pas??? Sans oublier l’hyperstim à fiv 2 et l’hémorragie interne, je suis d’avis à aller jusqu’au bout des 4 tentatives pour ne pas avoir de regrets mais j’avoue que maintenant je fais une phobie de la ponction vu que ça a failli me coûter la vie. Et je trouve qu’on ne nous parle pas assez des risques que nous en courons. Je vous souhaite que ce combat finisse avec la plus belle des récompense!

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    1. Personne n’est responsable de nos malheurs, et certainement pas nous-mêmes.
      Reconnaissons tout de même que :
      1/ une meilleure organisation de la prise en charge
      2/une meilleure sensibilisation du grand public et donc de nos proches

      nous aideraient à mieux vivre notre infertilité.
      Après, ne laissons pas croire (et en 1er lieu à nous même) qu’il suffit de se battre pour gagner. Non, il n’y a aucune justice dans cette histoire. Si nous n’avions pas à le répéter sans cesse autour de nous, nous serions plus disponibles pour mener notre vie et réfléchir à un chemin sans enfant…
      Oui, les traitements sont épuisants et on ne dit pas assez que nous avons le DROIT de dire stop pour quelques mois ou pour de bon. On a le droit de ne plus supporter cette vie sans être jugée…
      De tout cœur, bon courage…

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  17. Bonjour, très beau texte explicatif qui m’en A mis les larmes aux yeux… 8 ans de parcours soldé par une séparation, dur de vivre d’une part cet abandon et ce sentiment d’avoir bousille son corps pour rien au final. L’enfer de ces piqûres et prise de sang. 3 ans se sont écoulées depuis la dernière FIV, je n’ai rien oublié et à chaque prise de sang, tout ce parcours me revient en tete… Je ne sais pas si je serais Mere un jour mais je suis contente de voir qu’à l’heure actuelle, des absences sont autorisées au travail sans perte de salaire ! Car c’es vraiment la course et l’épuisement est grand. Les gens ne comprennent pas… Personne ne se rend compte ce que ces traitements et piqûres font… Rajouté à L’ endométriose… Un parcours soldé par un échec difficile À digérer….
    Merci pour ces lignes, on se sent moins seule… C’est ce qu’il me manquait à l’époque de pouvoir échanger avec d’autres femmes dans mon cas. J’ai du m’enfermer dans un silence car mon mari ne souhaitait pas en parler….

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  18. Qu’est ce que ça fait du bien de lire des mots qui tombent juste sur ce qu’on ressens…
    Prochainement et même moi je me persuade qu’il « suffit de faire une FIV » pour avoir moins peur de ce parcours, pour tenir. Pourtant je sais bien tout ce que ce parcours implique !
    Une pensée pour vous toutes, pour toutes ces femmes qui sont entrain de faire, de se projeter ou de se remettre de « juste une FIV ». Pour que nous soyons consciente que nous ne sommes pas seules

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