Du haut de sa longue carrière de PMette, Simone recommande fortement de changer de centre PMA ou de médecin si l’on ne se sent pas bien en phase. C’est ce qu’elle a fait l’année dernière à la faveur d’un déménagement et elle ne peut que s’en féliciter. Reste que ce n’est pas facile à faire quand on habite en province et que l’on ne peut pas se permettre de faire des heures de route trop souvent.

Je vous ai déjà fait part de l’importance que mes dossiers PMA soient bien rangés avec des sous chemises de couleurs en fonction de l’examen. Ce week-end, j’ai ouvert la chemise « 2016 » pour y glisser tout ce qui a trait à ma FIV n°2. Sans encore pouvoir en préciser la date, j’espère en savoir plus d’ici la fin de la semaine prochaine.

En manipulant ces dossiers, je suis retombée sur une sous chemise de 2013, son titre : « Mammo ».

Flash-back sur une anecdote de mon ancien centre PMA

En 2011, ma gynéco de ville a fini par nous orienter vers la PMA après nous avoir prescrit prises de sang, hystérosalpingographie et spermogramme.

Lors de notre premier rendez-vous avec le nouveau gynécologue de la PMA nous avions déjà un dossier bien épais. Il a pris connaissance des examens déjà pratiqués et nous a questionné sur nos antécédents familiaux. Il nous a aussi prescrit d’autres examens. Puis, plusieurs mois se sont passés. J’avais du mal à reprendre contact avec la PMA – espérant sans doute qu’un bébé viendrait tout seul. Et puis, les délais de prise de rendez-vous sont très longs, plusieurs mois.

Bref, toujours est–il qu’un beau jour d’octobre 2013, nous nous sommes retrouvés tous les 2 dans le bureau du gynéco de la PMA pour parler des IAC. A cette occasion, il nous a prescrit d’autres exams, donné les ordonnances de Puregon et filé une clé USB d’un labo avec un film montrant comment se piquer (véridique). L’IAC était prévue pour janvier.

Un mois après, je reçois par la poste une ordonnance accompagnée d’un courrier lapidaire : « J’ai oublié de vous prescrire la mammographie échographie mammaire étant donné vos antécédents familiaux de pathologie du sein ; aussi je vous envois une ordonnance » (sic). Promis, c’est ce qui était écrit. Aussi sec que ça et aussi attentatoire à la bonne orthographe.

colombo
Zut, j’ai oublié la mammo!

L’organisation dans ce centre PMA était plutôt bordélique (j’en ai déjà un peu parlé ). Secrétariat dépassé et incompétent. Les relations entre médecins et patients étaient directes. Lors de mes IAC je devais appeler le doc sur son portable pour qu’il me donne la conduite à tenir. Bien souvent, il n’avait pas mon dossier sous les yeux et ne savait d’ailleurs pas qui j’étais, c’était à moi de lui récapituler ce qu’il m’avait prescrit jusque là. Heureusement que je notais tout soigneusement…

Sur ce coup, là, quelqu’un (le doc ou une secrétaire) aurait pu me passer un petit coup de fil pour m’expliquer la chose. Je conçois tout à fait qu’il ait oublié de me prescrire cet examen lors de la consultation, ce sont des choses qui peuvent arriver. Mais recevoir à la maison une ordonnance de mammographie, c’est tout de même assez angoissant. En tout cas, au regard de mes antécédents familiaux, j’ai vécu ce courrier comme une claque, une douche froide, un coup de poing dans le ventre.

J’ai donc pris rendez-vous très vite avec un centre de radiologie à côté de mon boulot. J’étais très nerveuse, j’ai expliqué la situation au téléphone et ai pu obtenir un créneau rapidement. Le jour J, je me pointe au rendez-vous à moitié en tremblant. L’échographe me fait déshabiller du haut, m’installe devant l’appareil. Nous discutons. Et là, il comprend que je suis en 2ème partie de cycle et me dit qu’il ne peut pas pratiquer l’examen car il serait néfaste en cas de grossesse débutante.

Heu… comment te dire Monsieur… 1/je fais cet examen dans le cadre de la PMA, donc c’est que j’arrive pas à faire un gosse sous une couette 2/ Lors de ma dernière ovulation j’étais en déplacement pro et promis, je me suis tapée ni le garçon d’hôtel ni la femme de chambre.

Mais, il n’a rien voulu savoir et c’est en larmes que j’ai du me rhabiller et retourner fissa au boulot.

Cela n’a pas été facile de décrocher un autre rendez-vous. C’est finalement le 26 décembre 2013 que j’ai pu avoir ma 1ère mammographie dans un clinique que je ne connaissais pas jusqu’alors. J’ai passé cette année un Noël épouvantable tellement j’étais angoissée.

Je suis arrivée très tôt sur le parking de la clinique et me suis retrouvée dans une froide salle d’attente, seule. Je me souviens parfaitement du livre que je lisais alors. Hôtel Adlon de Philip Kerr. L’histoire se déroule à Berlin durant la 2nde guerre mondiale et met en scène Bernie Gunther, ex flic à l’humour noir chassé de la police en raison de sa sympathie pour la République de Weimar.

Et là, je fais une parenthèse : j’ai remarqué que bien souvent les livres que je lis dans les salles d’attentes des examens PMA ont un rapport avec la 2ème guerre mondiale. Comme si me placer sous le patronage d’une période terrible mettait à distance le trop plein d’émotions de la PMA. Fin de la parenthèse.

L’examen en lui-même fut douloureux, j’avais l’impression que la machine écrasait littéralement mes seins. L’attente avant que l’en me remette les clichés et le compte-rendu fut très désagréable, mon cœur battait la chamade. Fort heureusement, aucune anomalie n’a été détectée. Cette bonne nouvelle a justifié une bonne rasade de Champagne le soir même.

Voilà, la mammographie était tout à fait opportune dans mon cas. Ce sont les conditions de la prescription qui ont été catastrophiques et m’ont fait perdre le sommeil durant quelques semaines.

Le doc en lui-même n’était pas un salaud, ni le 1er échographe qui m’a renvoyée. Personne ne voulait me nuire dans cette affaire. Il s’agit « juste » qu’ils n’ont pas eu le temps/ l’envie/ la présence d’esprit de se mettre à ma place, d’être empathique.

Dans mon nouveau centre, le secrétariat est bien organisé et en phase de traitement, ce sont les sages-femmes qui nous appellent directement pour nous donner la conduite à tenir. Honnêtement, je ne pense pas que mon ancien centre avait moins de moyens que l’actuel, c’est peut-être même le contraire. Juste une question d’organisation, d’état d’esprit et de volonté.

 

cerveau-dans-mains
Hep! vous avez laissé tomber quelque chose!

 

 

15 commentaires sur « Zut, j’ai oublié la mammographie »

  1. j’ai cramé mes 4 FIV et jamais au grand jamais je n’ai eu de mammographie 😮. Antécédents ou pas pour moi c’est un examen nécessaire et indispensable quel que soit l’âge. Peut être parce que je connais des cas d’infertilité inexpliquées qui se sont transformé en cancer du sein. Et que je connais aussi des femmes dont le cancer du sein a été découvert lors de leurs grossesses.
    Bon après, pour clôturer sur une note plus légère, je m’interroge sur l’examen en lui même : quand ta poitrine est aussi voluptueuse que l’épaisseur d’une feuille A4 classique, ils font comment pour presser le truc? 🙊
    En tout cas je comptais en demander une, ton article me rappelle que je dois insister….

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  2. oh comme je suis d’accord avec toi lorsque tu dis que changer de centre de PMA peut être bénéfique… Dans mon ancien centre, je me suis entendue dire :  » Bon dépêchez vous, je n’ai pas que ça à faire moi…! » par la sage femme qui faisait les échos de contrôle le matin… C’est vrai qu’ on n’a que ça à foutre nous, (150km à 6h00 du mat pour ne pas arriver trop tard, pour passer dans les premières, et refaire 150km dans le sens inverse et aller au taf….) je ne sais pas quelles ressources j’ai trouvé en moi pour ne pas lui mettre ma main ds la figure… Et je t’assure que ce n’est qu’un échantillon du manque d’empathie et parfois de professionnalisme que nous avons pu rencontrer mon mari et moi. Bref 2 FIV plus tard (et 2 hyperstim par la même occasion), on a changé pour aller encore plus loin, mais, la confiance est là. Bon courage pour vous 2, et j’espère que la FIV 2 est pour très vite!

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  3. Quel stress ça a dû être Simone ! Nous avons changé de centre aussi après l’échec de notre première fiv, pour une question de perte de confiance et même de maltraitance psychologique… C’est important de se sentir au mieux (ou le moins mal possible disons) avec l’équipe médicale. Je ne sais pas si je te l’ai déjà dit, mais je trouve que tu as une jolie plume ;-). Bonne après-midi ! Bises

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  4. Question d’organisation, les centres sont parfois très nuls… 😦 Le mien n’est vraiment pas un modèle dans le genre ce qui génère des angoisses parfois terribles. Mais parfois, ils sont aussi surprenants d’empathie, alors, ça fait passer le reste…
    C’est bien que tu ais pu changer de centre. Et c’est super d’avoir un centre organisé !
    Des bisous

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  5. pas de mamo ici (pourtant, vu mes antecedants, y’a bien un jour quelqu’un qui va tilter que ça serait une bonne idée…), mais ni hystero ni rien du tout d’ailleurs… comme cheri-cheri a été diagnostique OATS et qu’on a eu une grossesse spontanée, ils ont decide que tout allait bien dans mon dedans, donc j’ai jamais eu aucun examen, a part des dosages a J3 et 7DPO et des échos endochattales…

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